Nathalie Kosciusko-Morizet était à Saint-Malo (35) ce mardi matin. Elle entame ainsi un nécessaire tour de France politique qui doit lui permettre d'obtenir les 2 500 parrainages d'adhérents "Les Républicains" exigés.
Dans son panier en osier, ni pommes de terre, ni carottes, mais des arguments et un programme. Si Nathalie Kosciusko-Morizet est venue au marché de Saint-Malo (35) ce matin, ça n'est pas pour faire ses emplettes, mais pour aller à la rencontre des adhérents.
Pour que NKM puisse être officiellement candidate à la primaire de la droite, il lui faut recueillir le parrainage de 250 élus dans 30 départements, dont 20 parlementaires, et de 2 500 adhérents du parti.
Parcours du combattant
Pour l'heure, NKM affirme avoir obtenu environ "les deux tiers" de ses parrainages. Mais cette course aux soutiens semble difficile. Dans un entretien au JDD, NKM fustige directement le comportement du président du parti, Nicolas Sarkozy. "On demande aux candidats à la primaire d'avoir 2 500 parrainages. Mais nous n'avons pas les fichiers, nous ne savons pas comment les toucher directement, et souvent, ils ne sont pas informés.""Nous, nous n'avons pas [accès aux] listings des adhérents, mais je connais des gens qui ont adhéré au parti au mois de juin et qui, 15 jours plus tard, recevaient des e-mails de l'Association des amis de Nicolas Sarkozy les invitant à parrainer Nicolas Sarkozy, pas encore candidat…", constatait-elle amèrement.
"Une certaine sensibilité de droite non représentée"
"Le parti verrouille énormément les choses", confirme-t-elle au micro de France 3 Bretagne. "Il y a un risque que cette primaire soit un ersatz de primaire. Que cette primaire qui se déclare ouverte soit finalement fermée. Il y a un risque que toute une sensibilité de la droite et du centre, que je représente [...] ne soit pas représentée. Il y a aussi un risque qu'il n'y ait que des hommes."NKM va encore plus loin : "le parti se déporte un peu à l'écart de ce qu'est la société. Il faut que cette sensibilité plus moderne puisse être présentée et entendue." Alors la candidate à la primaire est-elle vraiment à sa place chez "Les Républicains" ? "Je pense qu'il n'y a pas de fatalité à ce que 'Les Républicains' soit un parti de plus en plus conservateur, pas de fatalité à ce qu'on ait l'impression que les discours tenus par les politiques sont systématiquement à côté de la modernité. J'appartiens à ce parti de droite et, pourtant, je suis les deux pieds dans la modernité, dans la société d'aujourd'hui. Je pense qu'il est important que cette sensibilité-là soit représentée", conclut-elle.
Pour l'heure, NKM affirme obtenir les "deux tiers" des parrainages nécessaires. La candidate à la candidature devra présenter l'ensemble des 2 500 signatures le 9 septembre prochain, dernier délai.