Ils dénoncent une situation intenable, un manque de personnel qui met en danger les équipes et les patients. Les syndicats CGT et Sud santé, appellent à une grève illimitée à partir de mercredi 2 novembre et organisent aussi une marche jeudi 3 pour réclamer des moyens supplémentaires. Un mouvement lancé en pleine Route du Rhum pour alerter sur la gravité de la situation.
Un patient vulnérable de 77 ans qui patiente sur un brancard pendant 44h50. Un autre de 75 ans qui décide de fuguer après 61 heures passées sur un brancard. Pour les équipes du service des urgences comme pour de nombreux autres services du centre hospitalier de Saint-Malo, la situation ne peut plus durer.
Un SOS lancé en pleine tempête
Ce mouvement de grève initié pendant la route du Rhum est un véritable SOS lancé en pleine tempête. Et les représentants syndicaux CGT et Sud santé jouent leur va-tout.
Cela fait des années, qu’ils réclament des moyens humains supplémentaires pour leur centre hospitalier, mais sans succès. Avec le temps, la pandémie et des conditions de travail dégradées, les choses n’ont fait qu’empirer.
Depuis un an et demi, les délégués du personnel de cette intersyndicale tirent la sonnette d’alarme en pointant du doigt de graves dysfonctionnements au niveau des urgences, des Ehpad, de la maternité et bien d’autres services. Mais la direction n’a pas su, jusque-là, répondre aux problèmes.
L'inspection du travail confirme des situations de risques psycho-sociaux
L’inspection du travail a donc été saisie par des membres du comité d’hygiène de sécurité et conditions de travail (CHSCT) pour danger grave et imminent, et ce à trois reprises, en janvier, en avril et en octobre 2022. Cette démarche a pour but de solliciter la mise en place d’actions urgentes pour ne plus mettre en danger la sécurité des personnels. Pour leurs représentants il s‘agit aussi, in fine, de ne plus mettre en danger la vie des résidents et patients.
Les rapports de l’inspection du travail sont accablants. Elle confirme que « des éléments matériels viennent caractériser une situation de risques-psychosociaux » pour le personnel sages-femmes et pour les personnels infirmiers de l’Ehpad. Pour l’inspecteur qui a établi ces rapports, la charge de travail, les horaires à rallonge, la peur de commettre des erreurs et le manque de reconnaissance sont les principales raisons de ce mal être.
75 postes non remplacés
Selon les syndicats CGT et Sud Santé qui ont lancé le préavis de grève "l'absentéisme non remplacé pose d'énormes difficultés de fonctionnement des unités. Sur le CHU de Saint-Malo 75 postes d'infirmiers, aides-soignants, et agents de service hospitalier n'ont pas été remplacés entre le 01 janvier 2022 et le 30 septembre 2022" . Leurs principales revendications : la contractualisation des personnels vacataires et stagiaires, ainsi que le recrutement de personnels soignants et administratifs. Les syndicats demandent aussi la création d'un service de 20 lits en aval des urgences pour désengorger ce service.
Une marche jeudi 3 novembre à 14h
A ce jour les représentants syndicaux assurent que la direction n'a fait aucune proposition de rencontre pour négocier les revendications.
L'intersyndicale CGT et SUD Santé doit être reçue le jeudi matin à la sous-préfecture à 11h, puis à la mairie. Sans attendre elle appelle à une grande marche jeudi 3 novembre à 14h devant le centre hospitalier de Saint-Malo.
A noter que le syndicat F.O., lui, a décidé de ne pas s'associer au mouvement de grève. Selon sa représentante, ils "préfèrent agir nationalement".