Une longue file d'attente à l'embarquement, des hôtels obligés de refuser des réservations... L'île de Batz fait le plein cet été, témoin de l'enthousiasme des vacanciers pbligés de s'adapter coronavirus oblige. Ces derniers, venus du coin ou d'ailleurs plébiscitent la région.
1 h 30 d'attente avant d'embarquer sur l'île de Batz, il y a foule ce dimanche 12 juillet pour emprunter les vedettes. "J'habite Roscoff depuis 30 ans, je n'ai jamais vu autant de monde faire la queue, c'est pratiquement le double que ce que l'on voit un jour de fête" explique Pierre, roscovite. En quelques heures, 2000 passagers vont être déposés sur Batz qui compte habituellement 300 habitants. Les vacances d'été ont vu les habitudes bousculées, tout le monde a repensé ses projets à cause de l'épidémie de coronavirus. Moins anticiper, privilégier les destinations à proximité deviennent les maîtres mots.
Le coronavirus reste dans les esprits. "On avait prévu deux semaines dont la deuxième au pays Basque. Vues les circonstances on a préféré jouer local. On est costarmoricains on n'est pas très loin. On s'est dit si jamais il y a de nouveau quelque chose, on est plus près" détaille Agnès, pendant la traversée vers Batz. "La seule difficulté c'est que les gens ne font pas très attention, par exemple dans les files d'attente, on a l'impression qu'on oublie vite." "On s'adapte, on passe de bonnes vacances, on voit de belles choses, pas de problèmes" conclut-elle en souriant derrière son masque.
La famille de Jean-Philippe, venue de Rennes, avait prévu d'aller en Haute-Savoie mais a aussi revu ses plans. "Le Covid a fait qu'on est resté là. On a troqué les montagnes contre la mer. Il y a beaucoup de Bretons qui je pense vont rester dans leur coin et redécouvrir certains endroits près de chez eux."
"Les gens viennent vraiment de pas loin"
Du côté des professionnels du tourisme, c'est l'effervescence. "Cela ne m'est jamais arrivé de répondre à 40 messages par jour comme en ce moment" souligne Anne Diraison, propriétaire de l'hôtel "Les Herbes Folles" qui doit refuser des réservations, des demandes dans l'instant, pour les mois de juillet et août. Elle affiche complet et constate que les étrangers sont rares. "C'est plus concentré, on a l'impression que les gens veulent en profiter un maximum maintenant, en se disant on ne sait pas ce qui va se passer le mois prochain. Il fait beau on y va, on ne reporte pas la balade sur l'île de Batz" note-t-elle. "Cette année, je n'ai aucun repère, ça désoriente ma façon de travailler."
Cet afflux semblent confirmer une enquête du comité régional du tourisme publiée fin juin. Selon cette dernière, 7,5% des français avaient l'intention de séjourner en Bretagne (23% de franciliens, 17% de Bretons; 12% de ligeriens et 9% du grand est). 71% des français qui viendraient opteraient pour le littoral. Le bilan sera à confirmer à la fin de la saison.