Pamela Monnier, victime de la Dépakine et déléguée Ille-et-Vilaine de l'Apesac, l'Association d'aide aux parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anti-convulsivant est écoeurée. Sanofi refuse de dédommager les victimes de son médicament, la Dépakine.
Mercredi 16 janvier, Sanofi a refusé de contribuer à l'indemnisation des victimes de son produit antiépileptique Dépakine, via le dispositif national prévu à cet effet, invoquant la responsabilité de l'État dans ce scandale sanitaire, au grand dam des représentants des victimes.
La Dépakine est utilisé dans le traitement de l'épilepsie. Ce médicament contient du valproate de sodium et présente des risques pour le foetus. Il a fait 5 458 victimes en France, dont 373 en Bretagne.
#Sanofi #Dépakine des #criminel en col blanc qui se targue d'être dans le top du CAC 40 une honte! @agnesbuzyn nous attendons un signal fort ! Dépakine : Sanofi refuse de contribuer au dispositif d’indemnisation des victimes https://t.co/bmwiyzyvSU via @le_Parisien
— APESAC (@apesac1) January 16, 2019
" C'est écoeurant ! "
Pamela Monnier, victime de la Dépakine et déléguée Ille-et-Vilaine de l'Apesac, (Association d'aide aux parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anti-convulsivant) s'y attendait." C'est écoeurant, mais la décision de Sanofi n'a rien de surprenant. Ils ont une attitude méprisante par rapport aux victimes. Mais ce n'est pas grave, on est nombreux, on ne baissera pas les bras ! On n'a pas fini de crier pour réclamer l'indémnisation des victimes ! "
L'Autorité de santé mise en cause
Sanofi "ne peut donner suite" aux premiers avis d'indemnisation envoyés par l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam).Le laboratoire remet en cause : " Les autorités de santé qui ont, à plusieurs reprises, rejeté les demandes de Sanofi qui visaient, en fonction de l'évolution des connaissances scientifiques, à mentionner dans la notice patient les risques pour le foetus pouvant être liés à la prescription de ce médicament dans le cadre d'une grossesse. "
Les risques de malformations liés au valproate de sodium, le principe actif de la Dépakine et ses dérivés, ont été pointés par des études scientifiques dès les années 1980, tandis que les risques neuro-développementaux l'ont été à partir du début des années 2000. Cependant, ce n'est qu'à partir de 2010 que ces risques ont été expressément mentionnés dans la notice à destination des patients.Sanofi rejette la responsabilité du scandale sanitaire sur les autorités ⬇⬇ https://t.co/NGgvj5m5oJ
— EchosEntreprises (@EchosEntreprise) January 16, 2019
Dans ses premiers avis d'indemnisation, "l'Oniam a retenu la responsabilité de l'Etat à hauteur de 30% et celle de Sanofi à hauteur de 70%". Donc " l'Oniam n'a pas mis la responsabilité de l'Etat sous le tapis " et celle-ci " ne dédouane pas le laboratoire de la sienne ", a ajouté l'avocat.
Un long combat
Le refus de Sanofi de payer ne va toutefois pas bloquer la prise en charge des victimes par l'Oniam, qui aura la possibilité de saisir la justice pour tenter de forcer la main au laboratoire.En 2016, L’Apesac a obtenu la création d’un fonds d’indemnisation des victimes du valproate de sodium et de ses dérivés. Depuis 2017, Pamela Monnier n’a eu de cesse d’interpeller personnalités et élus, députés, sénateurs et même la maire de Rennes, Nathalie Appéré, pour les sensibiliser à son combat.
Elle a été élue Miss Handi en mai 2018, un moyen de braquer les projecteurs sur cette maladie qu'elle dénonce. Elle se présente à Miss handi France en mars.