Des voitures-radar conduites par des chauffeurs privés ont fait leur apparition sur les routes bretonnes depuis le début de l'année. Le Morbihan ne s'était pas encore doté d'un tel dispositf. C'est désormais le cas depuis ce lundi 24 août.
A partir de ce lundi 24 août, des voitures-radar privatisées vont sillonner les routes morbihannaises. Inutile de tenter de repérer un uniforme derrière le volant : ces véhicules banalisés ne sont plus conduits par les forces de l'ordre mais sont gérés par des sociétés privées.
Dans un communiqué, la préfecture du Morbihan rappelle que "depuis le début de l’année, le département du Morbihan enregistre une augmentation importante des suspensions de permis pour excès de vitesse : 119 en 2020, contre 78 en 2019 et 49 en 2018 sur la même période". Et de citer également "quatorze accidents mortels qui ont occasionné le décès de quinze personnes".
19 voitures-radar privatisées en Bretagne
Le Morbihan est le dernier département breton à se doter d'un tel dispositf. Au total, dix-neuf voitures-radar ont été déployées en Bretagne depuis le début de l'année. Ces véhicules ont pour mission de faire remonter les excès de vitesse enregistrés lors des contrôles. C'est la société Mobiom, spécialiste de la mobilité pilotée, qui a décroché le marché breton et qui est chargée du recrutement des conducteurs.
La Normandie avait servi de région-test en 2018 avec la mise en place d'une vingtaine de véhicules sur les routes les plus accidentogènes. La décision de confier la conduite de voitures-radar à des opérateurs privés avait été prise par le Comité interministériel de la sécurité routière (CISR) du 2 octobre 2015.
Sur les routes, 24 h sur 24, 7 jours sur 7
Ces voitures-radar d'un nouveau genre circulent de jour comme de nuit, 24 h sur 24, 7 jours sur 7.
L'externalisation de la conduite de ces véhicules permet, selon le ministère de l'Intérieur, de "libérer du temps aux forces de l’ordre pour le consacrer à des tâches plus qualifiées comme l’interception au bord des routes des conducteurs infractionnistes (alcool, stupéfiants, vitesse)", mais aussi de "faire respecter les limitations de vitesse en allongeant les plages horaires de circulation" des voitures-radar sur les routes jugées les plus dangereuses. Les chauffeurs peuvent, en effet, rouler jusqu'à huit heures par jour.
Confier une mission de police à des sociétés privées, ce n'est pas ce que l'on appelle faire de la prévention routière.
L'association "40 millions d'automobilistes" s'interroge sur l'efficacité du dispositif. "Ces voitures-radar pilotées par des chauffeurs privés opèrent les contrôles de vitesse des véhicules qu'elles doublent ou croisent. Et cela s'arrête là, constate Daniel Quéro. Cela ne permet nullement de stopper les chauffards. Nous, ce que nous voulons, c'est une vraie police de la route. Et pas un système dont l'unique objectif est de faire du chiffre et de gagner de l'argent".