"Sans sponsors, on n'existe plus" : les clubs de sport amateur inquiets des effets de la crise liée au coronavirus

L'impact économique se répercute sur les clubs de sport amateur. Ces structures aux budgets limités comptent beaucoup sur les financements de leurs partenaires, des entreprises souvent locales et très touchées par la crise. 

Le Rugby Club Brocéliande Oust (RCBO) de Sérent (Morbihan) n'a pas terminé le championnat, ni accueilli la finale de Bretagne, ni organisé de fête de fin de saison : aucune rentrée d'argent... mais pas de dépenses non plus, de quoi maintenir un certain équilibre. 

L'inquiètude se porte surtout sur la saison à venir : les sponsors seront-ils en mesure d'aligner les mêmes donations que l'année passée ? Le responsable des relations partenaires du club, Serge Lehe, le dit sans détour : "Sans sponsors, on n'existe pas."


60% du budget


Les cotisations des partenaires pèse un poids important dans le budget des clubs amateur. Au RCBO, elles comptent pour plus de 60% des revenus. 

"Nous avons énormément de frais, dans les jeux de maillots, le matériel, la pharmacie... Notre grosse dépense étant les bus puisque nous avons de longs déplacements en Bretagne. Clairement, sans ces financements des partenaires, on peut faire une croix dessus. On a besoin d'eux pour vivre", appuie le président du club Alain Vigier. 


Principaux partenaires : les PME


Parmi la vingtaine de sponsors : une discothèque, toujours dans l'impossibilité de rouvrir, mais aussi un bar-restaurant. Le gérant sait déjà qu'il ne pourra pas soutenir le club de rugby la saison prochaine. 

J'ai envie de continuer à les soutenir, c'est une super équipe, mais ça va être compliqué. Pourtant je fais partie des privilégiés qui ont pu ouvrir partiellement pendant le confinement avec de la vente à emporter, mais ça ne suffit pas. Beaucoup de charges ont été repoussées au mois de septembre, où arrivent généralement les belles dotations et entre les deux malheureusement, le choix est vite fait.

- François Chassain, gérant du restaurant

"En général, les partenaires de nos clubs amateurs sont des petites et moyennes entreprises, des commerces locaux souvent dans le secteur de la restauration et l'alimentaire, qui ont dû fermer et sont donc fortement impactés par la crise", rappelle Yvon Colléaux, président de la Ligue de Bretagne de Rugby.

"Tous ces partenaires ne seront pas en mesure d'aider les clubs, peu importe la discipline d'ailleurs. Mais nous attendons la rentrée pour pouvoir y voir plus clair."


Les clubs s'adaptent


Le club de football de Plabennec (Finistère) lui, reçoit certaines dotations en juin et a déjà mesuré les effets de la crise. Un partenaire a demandé un report après l'été, d'autres ont réduit le montant des dotations voire, ne sont plus en capacité de soutenir le club. 

Il a fallu "anticiper", selon Bruno Ladan, le trésorier. Le Stade Plabennecois a déjà entamé des démarches auprès de sponsors pour estimer leurs ressources sur la prochaine saison : le partenariat pèse la moitié du budget avec la montée de l'équipe senior en nationale 2. Le club souhaite éviter toute "pression financière". 

Si certains se démènent pour trouver et renforcer des partenariats, d'autres ont choisi de faire une croix dessus. "On va s'asseoir sur 20 000 à 30 000 euros de partenariat mais tant pis pour cette année", sourit Dominique Le Corronc, co-président du club de handball du Pays de Pontivy (Morbihan).

L'association sportive va donner à ses licenciés une carte de fidélité valable dans les soixantes entreprises partenaires, qui ne paieront aucune cotisation, sauf si bien sûr elles en ont l'envie. "Le sport actuellement, ce n'est pas la priorité. Nos partenaires nous aident chaque année, on a voulu les soutenir en retour. On continue à communiquer et on mise sur l'avenir.

 

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