En cette période de fêtes sur fond de Covid, les ventes de menus à emporter explosent dans les restaurants. En ce moment, le rythme est soutenu dans les cuisines pour préparer le réveillon du 31 décembre. Malgré l'afflux de commandes, les restaurateurs ne sont pourtant pas sûrs de s'y retrouver.
C'est un réveillon du 31 décembre avec une saveur particulière qui s'annonce. Pour les restaurateurs et crise sanitaire oblige, pas de clients en salle. "Cela va rester vide", regrette Paul Conan, chef du K5 à Lorient.
Mais en ce moment, le téléphone sonne beaucoup. Les commandes à emporter connaissent du succès. "On est assez surpris parce qu'on en a pas mal. Par rapport à l'année dernière, on peut dire qu'on a trois fois plus de commandes, que les gens viennent chercher pour consommer chez eux."
Un pic d'activité entre Noël et le Nouvel An
Bien que l'activité connaisse un pic en cette fin d'année, cela ne suffira pas à compenser les pertes liées au confinement. "On sera loin du compte, mais on est content de bosser. Là on est à fond, toute l'équipe de cuisine est réunie pour travailler."
Le restaurant vient à eux. Les clients jouent le jeu. On sent qu'il y a l'envie de nous faire plaisir
L'an dernier, il y avait 400 convives réunis à table. Les tarifs ne sont pas les mêmes. Un menu de Nouvel an tourne en général autour de 100 euros. Cette année, il coûte environ 18 euros, hors dessert. "Le rapport n'est pas le même parce qu'habituellement vous avez le vin, le service..."
La vente à emporter, une autre façon de cuisiner
Sylvain Rault, chef du Clos Margaux constate aussi l'enthousiasme des clients. "Les fêtes marchent très bien, on est même obligés de stopper les commandes" note-t-il. La vente à emporter modifie les habitudes, jusque dans la cuisine. "Il faut créer, envoyer, s'adapter à la clientèle pour qu'elle puisse réchauffer, penser à l'emballage. Ce n'est pas du tout comme d'habitude. Là, il faut tout précuire. Ce n'est pas évident mais nous on peut le faire, c'est un point positif par rapport à des collègues qui sont fermés."
Le chef n'explique pas cette forte demande mais lui aussi y voit un geste de solidarité, ainsi qu'une forme de réconfort apportée par les bons petits plats.
Au comptoir, les clients savourent en effet, le plaisir de ne pas cuisiner eux-mêmes, d'apprécier les plats de chefs qu'ils connaissent. Une habituée confie : "On n'est jamais déçus, on veut les aider, c'est normal, c'est tellement compliqué pour les restaurateurs les commerçants en ce moment. C'est surtout pour ça qu'on vient, pour resserrer les liens."