Le témoignage du vide-Amiral Gillier n'a pas apporté de lumière nouvelle sur les circonstances de l'assaut donné sur la Tanit en avril 2009. La raison invoquée : le secret défense. Mais c'est quoi, demande l'avocat de la défense.
Maitre Ronan Appéré s'emporte. Comme souvent. "Mais c'est quoi pour vous le secret défense?". "Si vous ramassez les poubelles selon votre propre procédé, c'est un secret défense". Poussée à l'absurde, l'explication donnée par le vice-Amiral pour définir le secret défense se résume à ça, selon l'avocat brestois. En somme, cela inclut tout document, procédé, qui nuirait aux opérations militaires sur le terrain.
Durant une heure, avant les questions de l'avocat de la défense, ce militaire alors commandant des forces spéciales de la Marine en poste à Lorient, s'est contenté de témoigner sur ce qui s'est passé après l'assaut. Mais pas sur les circonstances, provoquant l'exaspération de Chloé Lemaçon.
On ne saura donc rien, ni à l'instruction, ni à l'audience, sur les armes utilisées par le commando puisqu'elles n'ont pas été saisies. "On ne juge pas le fait que le tir provienne d'une arme française, on ne l'a jamais nié" répond le vice-Amiral. Rien sur le négociateur et le vice-Amiral peut affirmer qu'il n'est pas de la Marine. "Peut-on savoir d'où il vient ?" Réponse : "Non"
Rien sur l'ordre de donner l'assaut ou toute autre information. "Je n'étais pas dans la chaîne de commandement". A se demander si le vice-Amiral Gillier, qui a organisé à son domicile une rencontre entre Chloé Lemaçon et un commando "pour l'aider à faire son deuil", n'est en fait tout simplement pas le bon témoin à entendre.
Le ministre de la Défense de l'époque, Hervé Morin, doit lui succéder à la barre. Avec un mince espoir qu'il lève quelques secrets.