Tara (2/4) : 2000 jours en expédition

Depuis plus de 10 ans, le navire océanographique Tara a multiplié les missions scientifiques, parfois dans des zones très peu visitées. Le 2ème épisode de notre feuilleton revient sur les 3 grandes expéditions réalisées par Tara.

C’était inscrit dans son ADN, la première grande expédition de Tara sera polaire… Un défi incroyable qui va nécessiter plusieurs années de préparation.

En 2006, la goélette quitte le port de Lorient pour prendre la direction du Pôle Nord, via la Russie. 


L’expédition est baptisé Tara Artic. Elle s’inscrit dans le cadre de l’année polaire internationale. Dans une région si difficile d’accès, les missions scientifiques se font rares et brèves. Tara se laisse enfermer par les glaces. Elle va ensuite se laisser dériver sur la banquise arctique pendant plus de 18 mois. Tara devient un laboratoire à ciel ouvert au cœur de « la machine climatique ».  A bord, huit hommes se serrent les coudes pour supporter des conditions de vies extrêmes.

L’expédition va démontrer l’accélération de la dérive des glaces arctiques. En effet, Tara a dérivé deux fois plus vite que la goélette norvégienne Fram qui avait effectuait le même voyage un siècle plus tôt.

Un monde méconnu

Au retour de l’Arctic, l’équipe de Tara cherche à poursuivre un programme étroitement lié à l’impact des changements climatiques sur nos Océans. Des scientifiques de renom tels que le biologiste Eric Karsenti se rapproche de Tara. Ils cherchent à développer une mission de recherche consacrée au plancton. 

Très peu d’études ont été réalisées sur cet écosystème alors qu’il joue un rôle capital. Le plancton fabrique la moitié de notre oxygène en se comportant comme les plantes. Grâce à la lumière et la photosynthése, il produit plus de 50% de l’air que nous respirons. Il absorbe une grande partie du CO2 atmosphérique et joue donc un rôle clé dans la régulation du climat.

Pendant trois ans, lors des expéditions Tara Oceans et Tara Oceans Polar Circle, le navire océanographique effectue un tour du monde pour traquer ce plancton dans toutes les mers et océans du globe. 35 000 échantillons sont prélevés. Des échantillons qui sont aujourd’hui répartis et étudiés dans 20 laboratoires répartis entre l’Europe, l’Asie et Amérique du Nord.

Des Océans « décharges »

Dernière grande mission en date, Tara Méditerranée en 2014. Et c’est cette fois ci le plastique que Tara a pris dans ses filets.
L’objectif de cette mission a été de mieux comprendre les impacts du plastique au niveau de l’écosystème méditerranéen. Mais aussi de mesurer l’ampleur de la présence de micro-plastiques. La surprise fut énorme. La Méditerranée contient près de 250 milliards de particules de plastique qui flottent à la surface. Les Océans sont devenus des décharges. Si certains déchets sont issus des activités maritimes, 80% de ceux rejetés en mer proviennent de la terre.

Retour sur les trois grandes missions de Tara

Océan Artic 2006-2007 - Crédit photos : Francis Latreille - André Abreu de Almeida, responsable environnement et climat Tara Expéditions - Jean-Claude Gascard, directeur scientifique Tara Artic - Martin Hertau, capitaine à bord de Tara - Mer Méditerranée (2014) - Romain Troublé, secrétaire Général de Tara / Reportage : A. Castier - V. Bars

 

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