Nous vous avons demandé de nous envoyer vos témoignages, que vous soyez confiné ou au travail. Voici le récit du premier jour de confinement d’un Rennais qui a quitté la ville pour la campagne.
 

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Mercredi 18 mars 2020.

Ma vie quotidienne au jour 1 de cette période de "guerre sanitaire"

J'ai quitté Rennes pour rejoindre la campagne. J'aurais préféré un confinement au bord de la mer à proximité du Cap Fréhel mais pas de maison secondaire sur la côte d'Émeraude et personne pour m'héberger là-bas.

Hier soir : écoute attentive de la déclaration du Président qui a dit à plusieurs reprises "C'est la guerre". Dimanche, le même Président nous incitait à aller voter, le lendemain, c'est la "guerre"...

J'apprends qu'à partir de midi ce mardi 17 mars, il ne sera plus possible de se déplacer sans "attestation". Samedi soir on apprenait la fermeture des restaurants, des cafés, des cinémas, de l'Opéra, des Champs libres et j'en passe. Ce matin on découvre que les parcs seront eux aussi fermés.

Alors que faire à Rennes, si tout est fermé, si l'activité sportive est limitée au pâté de maisons de son quartier et qui plus est « à titre individuel», avec interdiction de se rassembler? Pas grand chose, sinon rester cloîtré chez soi, dans son deux pièces sans balcon avec pour seules sorties possibles les déplacements de première nécessité...

En dehors du télétravail qui va m'occuper, il y a bien sûr le voyage intérieur avec la lecture, la petite évasion avec la télévision, internet, les infos sur France 3 Bretagne,… Mais entre un confinement à la campagne et un confinement entre quatre murs au centre de Rennes, le choix a été vite fait. D'autant qu'à l'Elysée, on ne nous a pas laissé beaucoup de temps...

Ma résidence est calme malgré « la guerre »

Donc, ce jour : lever, 6 heures. Petit déjeuner avec pour accompagnement sonore les nouvelles. Bulletin météo annonçant une belle journée. En milieu de matinée, j'entends quelques bruits de portières provenant du parking extérieur. Des gens qui chargent la voiture avant de quitter la ville ?

Rassemblement de mes affaires, messages de soutien à ceux qui restent, pensées amicales destinées aux amis briochins - d'une ville à l'autre, le confinement ne doit pas être bien différent, me dis-je - fermeture des volets et direction le garage en sous-sol.

Moins de circulation qu'un mardi ordinaire

Dans la rue, un certain trafic sans plus, un bus vide qui passe devant ma voiture, une file d'attente à proximité d'une boulangerie, un homme qui descend d'un bus avec le sourire, son téléphone portable à la main, des personnes qui marchent tranquillement avec l'air plutôt serein.

Il est à peu près 11h00 : direction la rocade Ouest. Trafic assez dense. Ce message sur un panneau d'information : "Covid19 Limitez les contacts".

À la radio, des commentaires sur le « risque de faillite », le nombre de milliards qui va être débloqué pour aider les entreprises, la création d'un fonds de soutien pour les petits commerçants, le manque de masques, la propagation du virus... 

Un certain stress d'arriver après 12h00 : le Président a en effet parlé d'une interdiction de se déplacer après cette heure. Mais l’objectif "confinement à la campagne" est atteint à 12h00 très exactement et aucun gendarme ou policier en vue sur la route.  

Échanges téléphoniques à ceux qui sont restés à Rennes. Télétravail le reste de la journée. Clôture de celle-ci avec l'envoi de ce mail répondant à un appel à témoignage incitant l'internaute que je suis à raconter "mon quotidien".

Et le coronavirus dans tout cela ? On en parle assez comme ça ! J'espère qu'il ne viendra pas me narguer !

 
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