Dans un contexte de coups de vents et de grosse mer, certains cargos peu scrupuleux en profitent pour dégazer. Et les premières victimes sont les oiseaux.
Ces derniers jours, de forts vents se sont abattus sur toute la France, notamment en Bretagne. Alors ni vus, ni connus, certains cargos peu scrupuleux en profitent pour dégazer.
Il s'agit d'une opération courante sur les navires, pourtant interdite par la loi : se débarrasser des gaz potentiellement explosifs contenus dans les citernes. Mais les gaz sont bien souvent accompagnés de pétrole, laissant des traces.
Oiseaux pris au piège
Et les oiseaux se font piéger, comme les fous de Bassan : "Un ban de maquereaux, ça luit. Quand vous avez du fuel, ça scintille. Donc les fous de Bassan plongent. À partir de là, il ne peut plus décoller", analyse Didier Masci, responsable capacitaire du centre "Volée de Piafs". Flumard, goélands, guillemots... au total, une trentaine d'oiseaux sont arrivés au centre.
Certains volatiles sont même à bout de souffle : "Tous les oiseaux marins, leur plumage est une combinaison de survie. Quand il y a un petit trou, l'eau rentre, s'infiltre partout. Les oiseaux sont en hypothermie." Alors les membres du centre soignent, réchauffent et nourrissent les oiseaux.
Quelle solution ?
Après le naufrage de l'Erika, en 1999, les défenseurs des animaux alertaient sur les marées noires. Pourtant, encore aujourd'hui, les dégazages équivaudraient à sept pétroliers qui se fracassent sur les côtes. Didier Masci, du centre de soins "Volée de Piafs", souhaite que soit mis en place un système de contrôle, une "obligation d'avoir une feuille de nettoyage de cuve. Si le bateau part avec cette feuille attestant que ses cuves sont propres, il n'ira pas dégazer en mer. Dans le cas contraire, il ne part pas."
Pour Didier, la situation est urgente. "Qu'est-ce qu'on va léguer à nos petits enfants ? Il faut arrêter ! Et on n'a pas le droit de faire ça aux animaux".