Le parquet de Brest a requis vendredi six mois de prison avec sursis à l'encontre du commandant turc du TK Bremen, ce cargo maltais qui s'était échoué en 2011 sur une plage bretonne, évoquant une "série d'erreurs et de fautes". Le tribunal correctionnel rendra son jugement le 13 décembre.
Le parquet de Brest a requis vendredi six mois de prison avec sursis à l'encontre du commandant turc du TK Bremen évoquant une "série d'erreurs et de fautes".
Le procureur de la République, Jean-Philippe Récappé, a également requis une amende de 20.000 euros à l'encontre de Rifat Tahmaz, 55 ans, seul mis en cause dans cette affaire, et présent depuis mercredi devant le tribunal correctionnel de Brest.
"Il a eu de bonnes réactions par rapport à son équipage et sur ce point là, je peux même l'en féliciter"
Le commandant Tahmaz "a eu de bonnes réactions par rapport à son équipage et sur ce point là, je peux même l'en féliciter, mais il ne peut pas chercher à s'exonérer de la succession d'erreurs et de fautes qu'il a pu commettre", a noté M. Récappé dans ses réquisitions.
Une pollution restreinte
Battant pavillon maltais, le TK Bremen s'était échoué à 02H00 du matin le 16 décembre 2011 sur une plage du Morbihan à Erdeven. Ses 19 membres d'équipage avaient pu être sauvés et les 112 tonnes de fioul qui s'étaient échappées du navire n'avaient provoqué qu'une pollution relativement restreinte.
Le commandant du vraquier de 109 m de long avait décidé de quitter le port de Lorient dans la matinée du 15 décembre malgré l'annonce d'une forte tempête à venir.
Appel au secours tardif
"Est-ce que quelqu'un pouvait l'empêcher de partir? Un commandant de port ne peut interdire à un navire de quitter son port que lorsqu'il y a une décision administrative dans ce sens", a souligné M. Récappé, s'interrogeant également sur les raisons qui avaient conduit le commandant du cargo de ne mouiller qu'une seule ancre alors que le navire avait commencé à dériver ou encore de ne lancer un appel au secours que très tardivement.
Capitaine abandonné ?
"Rifat Tahmaz a été abandonné par les administrations chargées de l'assistance aux navires", a tonné Me Stanislas Lequette, plaidant la relaxe de son client et dénonçant les supposées défaillances du Cross Etel, chargé de la surveillance maritimes et de la sûreté des navires.
Rifat Tahmaz comparaissait pour "pollution des eaux territoriales par faute caractérisée ou violation manifestement délibérée d'obligation de sécurité ou de prudence".
Le tribunal correctionnel de Brest rendra son jugement le 13 décembre.