Des tomates du Maroc dans un supermarché de Saint-Pol-de-Léon : un agriculteur tacle la grande distribution

Dans une video diffusée sur les réseaux sociaux, un agriculteur dénonce les importations au rayon légumes d'un magasin où Emmanuel Macron était venu défendre une certaine idée de la souveraineté alimentaire. Ca fait désordre, mais le consommateur n'y est-il pas un peu pour quelque chose ?

"Les grandes surfaces se vantent de soutenir les producteurs locaux. Et on trouve des légumes du Maroc ou d'Espagne à St-Pol de Léon ! Dans le magasin où Emmanuel Macron est venu saluer le monde agricole".
François Kerscaven, agriculteur du Nord-Finistère et administrateur de la FDSEA 29 pointe la politique d'approvisionnement de la grande distribution. 

A côté des tomates marocaines, des brocolis ou des haricots verts d'Espagne. Selon lui, il y a tromperie sur l'origine des légumes puisqu'un seul panneau indique "France" pour les tomates par exemple.
"Les consommateurs n'ont pas les clés pour décider de ce qu'ils achètent, d'autant que l'on ne connaît pas les cahiers des charges des produits importés", explique-t-il. 

 
François Kerscaven reconnaît que ce supermarché se fournit également auprès de producteurs locaux mais l'étiquetage sur l'origine n'est pas suffisamment clair. 

Lauriane Jacob, qui a été chef de rayon dans ce magasin, voit dans cette initiative une certaine mauvaise foi.
« Il ne montre qu’une part de la réalité. C’est vrai, il y a des tomates du Maroc. A un prix si bas...  à cette saison, c’est impossible de faire autrement. Mais juste à côté il y a des tomates bretonnes. Qui ne sont pas montrées dans la video.

On travaille beaucoup avec des producteurs tout proches. Choux-fleurs, carottes, oignons, pommes de terre… Tout cela est cultivé à proximité, on travaille en direct".
 

L'ex-chef de rayon explique les obligations des magasins envers les centrales d'achats. Et la tyrannie du "tout, toute l'année".

"En ce moment, si on faisait un rayon de légumes uniquement avec des produits français, il n'y aurait pas grand chose. Il faut attendre que ça pousse. On ne peut pas aller plus vite que la musique. Comme il faut proposer de tout en permanence, on est obligés d'aller chercher ce qui n'est pas de saison au Maroc, en Espagne..."

Tous les deux s'accordent sur une nécessité urgente : le consommateur doit apprendre les saisons. Et ne plus avoir d'exigences incohérentes. 

« Quand on pense qu'il suffirait que les gens arrêtent d’acheter pour que ça ne se vende plus ! »  disait Coluche.









 
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