Emmanuel Macron dans le Finistère, une visite qui pose question

Emmanuel Macron est en déplacement ce mercredi 22 avril, dans le Finistère. Il doit aller à la rencontre du monde agricole en visitant une exploitation à Cléder, puis à Saint-Pol-de-Léon, où un échange est prévu avec le personnel d'un supermarché. Cette visite n'est pas sans susciter les réactions. 


Emmanuel Macron se rend dans le Finistère ce mercredi 22 avril. Il ira à Cléder, visiter une exploitation agricole, puis à Saint-Pol-de-Léon où il doit rencontrer le personnel d'un supermarché"Cette visite a pour objectif de saluer la mobilisation du monde agricole pour assurer l'alimentation des Français durant la crise du Covid-19" et de "saluer l'engagement du personnel des magasins". 


"Cette visite, c'est faire un zoom sur le territoire"


"C'est une première à Saint-Pol-de-Léon, sous la Vème République" explique Nicolas Floch, maire de la commune."Il s'agissait initialement d'une rencontre avec des bénévoles qui font du portage à domicile, depuis le confinement. Puis il a été décidé que cette rencontre aurait lieu au Super U et que sur place un échange aurait aussi lieu avec le personnel du supermarché. Selon nos informations, Dominique Schelcher, le PDG de Système U sera également présent.

Nicolas Floch souligne : "Cette visite, c'est faire un zoom sur un territoire, une ville, un moment pour aborder les problématiques liées à l'agriculture, évoquer la situation de la Brittany Ferries." Le maire espère pouvoir poser des questions, sur l'avenir touristique, les aides pour les restaurateurs ou acteurs de la filière, éprouvés économiquement par le confinement. 

"Je suis le seul élu prévu pour cette visite présidentielle, les autres n'ont pas été conviés" précise-t-il. La députée de cette circonscription est Sandrine Le Feur, responsable du texte de la loi Egalim, à l'Assemblée nationale. Ce dernier prévoit de rétablir l’équilibre des relations commerciales entre les producteurs agricoles et la grande distribution.
 

Une visite critiquée


D'autres interrogations entourent ce déplacement présidentiel. Dans un communiqué, la CGT du Finistère questionne sur le risque sanitaire : "Alors que le confinement est le moyen le plus efficace de se préserver du Covid-19, le président Macron se déplace dans le Finistère. Pourquoi prend-il pour lui et pour les nombreuses personnes qui l’accompagnent un tel risque ?"

Le syndicat souligne ensuite les enjeux sociaux. Les salariés du supermarché "apprendront que le Covid-19 sera reconnu de façon 'automatique' comme maladie professionnelle pour le personnel soignant. Mais pas pour les autres catégories de travailleurs, qui devront se soumettre aux procédures classiques. Autrement dit, pour elles et pour l’immense majorité des personnes au travail aujourd’hui il faudrait se contenter des paroles lénifiantes du président Macron, sur le 'front', les 'lignes' et pas de décisions concrètes immédiates."

La prime annoncée, pour les salariés continuant de se rendre au travail semble compromise dans la grande distribution. Aux dernières nouvelles, elle serait finalement calculée en fonction du temps de travail effectif, sur une période définie.

On trouve ça aberrant que ce soit un supermarché qui soit visité. La Confédération Paysanne du Finistère

"Nous on remet pas en cause le travail des salariés du supermarché, bien au contraire. Mais on trouve aberrant ce choix. Réellement, depuis 50 ans, les grands surfaces tirent les prix vers le bas" lance Benoît Collorec, porte-parole de la Confédération paysanne du Finistère. "On est un syndicat représentatif et on n'est pas invités. Notre présence a été refusée. On a pourtant des choses à dire, les filières viandes et lait sont en danger, les marchés limités." Après avoir insisté, la Confédération Paysanne a finalement obtenu un rendez-vous téléphonique vendredi prochain, avec Matignon. 
 

Dans quelles conditions se déroule cette visite ? 


Plusieurs internautes nous ont demandé comment se déroulerait cette visite, dans quel cadre, notamment la présence des médias ou non. 
Un pool de journalistes, un groupe de six personnes est autorisé par l'Elysée. Il regroupe Ouest-France, Le Télégramme, Europe 1, l'AFP. Quant à France Télévisions, un journaliste reporter d'images de France 3 Bretagne sera sur place, avec sa caméra et accompagné d'un preneur de son. Le reste de l'équipe devra travailler à l'extérieur de ce dispositif, sans pouvoir approcher Emmanuel Macron directement. 

 




 
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