La saison touristique vient de débuter en Bretagne. Comme les années précédentes, les hôteliers et restaurateurs des secteurs les plus fréquentés de la région peinent à recruter. Des difficultés qui pénalisent ce début de saison.
Une météo pascale ensoleillée. Des terrasses et des hôtels qui font le plein en cette période de vacances de Pâques. Sur la côte d’émeraude, si à première vue ça ne se voit pas, les bras manquent déjà en ce début de saison.
A Saint-Malo, Hervé Nicolas, gérant du restaurant "La cale Solidor" cherche toujours un serveur chef de rang pour un CDD de neuf mois. Pour l'instant, même en augmentant les salaires de 16% et en veillant aux conditions de travail, il n'a trouvé personne.
On passe par les canaux habituels, annonces à Pôle emploi, affichage. On travaille aussi sur Facebook, Instagram, on essaye d'être moderne mais ça reste compliqué
Hervé Nicolas, restaurateur "La cale Solidor"
Même casse-tête côté hôtellerie. Faute de personnel pour le ménage, Marie-Dominique Breitbeil la propriétaire d'un hôtel de quinze chambres dans Saint-Malo intra muros doit elle-même relever les manche pour faire les chambres. Une situation angoissante. D’autant que l’hôtel affiche complet tout l’été et même jusqu’en novembre avec la Route du Rhum.
A partir de juin, juillet, août, l'hotellière n'a plus de candidat(e) en vue. En dépit de nombreuses démarches.
On a regardé les CV disponibles chez Pôle emploi, on a appelé, on a envoyé des messages. Aucune réponse. On a dû contacter une dizaine de personnes. Sans succès.
Marie-Dominique Breitbeil, propiétaire de l'hôtel "Le Quic en Groigne"
Pour prêter main forte aux professionnels du secteur, le syndicat des métiers de l’hôtellerie de la côte d’Emeraude vient de lancer sa propre plateforme de recrutement : www.emploi-emeraude.fr. Pour dénicher les oiseaux rares : cuisinier, serveur, barman, valet, réceptionniste. Plus d’une centaine d’offres déjà déposées. De nombreuses autres vont suivre. Une plateforme en lien avec douze autres sites comme celui de Pôle emploi.
Bien conscient que ce nouvel outil ne pourra pas palier la pénurie de CV, Pierre Lemarié, directeur de l'UMIH Côte d'Emeraude se félicite néanmoins de quelques succès déjà remportés.
En trois semaines, on estime qu'une dizaine d'adhérents ont trouvé le collaborateur ou la collaboratrice qu'ils cherchaient.
Pierre Lemarié, directeur de l'UMIH Côte d’Emeraude
Comme beaucoup d'autres professionnels, Martin Kolb, hôtelier malouin a souffert de la période de covid. Il a vu partir définitivement plusieurs salariés.
En attendant des recrutements pérennes, il mise sur l'embauche d'étudiants saisonniers pour l'été. Des jeunes qui ne sont pas issus des métiers de l'hôtellerie restauration mais qui permettent de sauver la situation.
Si les candidats ne se bousculent pas d'ici l'été, certains établissements de la Côte d'émeraude pourraient être amenés à réduire leurs jours d’ouverture.