Trêve hivernale : 3 questions à la fondation Abbé Pierre

Stéphane Martin, le directeur de la Fondation Abbé Pierre pour le logement tire le bilan des expulsions en Bretagne, à l'approche du début de la trêve hivernale. A partir du 1er novembre, cette trêve protège les locataires d'une expulsion de leur logement.

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La trève hivernale, cette période pendant laquelle un locataire ne peut plus être expulsé, démarre dimanche. La fondation Abbé Pierre en profite pour dénoncer la hausse du nombre de ménages menacés d'expulsion. 1909 jugements pour demande d'expulsions de locataires ont été relevés en Bretagne pour 2014. 


Quel bilan tirez-vous des expulsions en Bretagne ?

Stéphane Martin: Nous tirons un bilan qui n’est pas très positif. Nous avons des demandes d’assignation en expulsion en très forte hausse, 40% sur le Morbihan, +18% en Ille-et-Vilaine, et nous avons également des jugements d’expulsion qui ont une tendance à la hausse.



Comment expliquer cette hausse ?

Stéphane Martin : Cette hausse on l’explique surtout par une précarisation des ménages. Les ménages aujourd’hui doivent faire face à toutes sortes de difficultés, perte d’emploi, maladie, beaucoup de gens aussi vivent seuls.

Dans le même temps, en matière de prévention des expulsions, on voit bien que les avancées de la loi ALUR ne sont pas encore en œuvre. On nous avait promis un pôle national de prévention des expulsions, on se demande comment il sera mis en œuvre

L’autre point c’est le budget, pour les ménages les plus modestes. Beaucoup de gens comptent sur l’aide au logement pour les aider à payer leur loyer, et aujourd’hui on nous annonce une économie sur le budget des plus modestes, de 200 millions d’euros en 2016, et de 300 millions d’euros en 2017, donc il me semble qu’il y a un problème de cohérence entre une volonté de prévenir les expulsions, et de l’autre côté d’économies sur les budgets des plus modestes.


Quelle est pour vous la priorité ? 

Pour nous l’urgence, avant tout, c’est de mettre en œuvre des mesures concrètes pour prévenir les expulsions locatives, et de continuer à financer les associations, les dispositifs qui accompagnent les ménages, qui font du soutien, et puis de mettre en place des outils qui vont permettre de prévenir les expulsions.

On pense également que le maintien de l’APL, c’est une mesure phare qui permet à des locataires de payer chaque mois leur loyer, donc si sur ces deux mesures on interviens relativement vite avant la fin de la trêve, cela nous permettra d’avoir des drames humains beaucoup moins forts et beaucoup moins nombreux.

Pour rappel, la Fondation Abbé Pierre dispose d’une plate-forme téléphonique (Allo Prévention Expulsion) dédiée aux ménages menacés d’expulsion : 0810 001 505
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