#TrouveMonGalet, ce jeu de piste sur les réseaux sociaux fait des adeptes partout en France. Mais attention, ramasser des galets est interdit et puni de 1 500 € d’amende. Le nombre de galets n'est pas indéfini et ils ont un vrai rôle dans la nature. Alors on espère un #RamèneTonGalet.
"Nous avons découvert cet amusant jeu de piste sur le groupe Facebook #TrouveMonGalet22, raconte Manuella, mère de quatre enfants. Une personne de notre commune a posté des indices en photos des endroits où elle avait caché ces jolis galets peints.
Cette habitante de Plérin dans les Côtes d’Armor s’est alors lancée dans la quête des galets cachés avec ses enfants.
Une chouette activité pendant ce confinement qui nous a en plus permis de découvrir de nouveaux endroits.
A Pleurtuit en Ille-et-Vilaine, Emmanuelle aussi fait partie du groupe facebook TrouveMonGalet : "J’aime bien les loisirs créatifs et je trouve ça rigolo. Les gens se prennent au jeu", s’enthousiasme-t-elle.
Emporter des galets ou du sable est absolument interdit
Mais attention ! Ce jeu de piste n’est pas aussi inoffensif qu’il y paraît. Prendre des galets ou du sable sur une plage est absolument interdit et passible de 1 500 € d’amende.
Le code de l'environnement considère leur prélèvement comme une atteinte au domaine public maritime, fragilisant les littoraux.
"Les galets accumulés sur les plages sont un frein à l’érosion côtière, rappelle Julien Houron, garde au conservatoire du littoral. C’est un amortisseur de houle."
S’ils protègent les côtes durant les tempêtes, les galets sont aussi un terrain propice pour la nidification de certaines espèces d’oiseaux, comme l’huitrier-pie, la sterne ou le grand gravelot sur les côtes bretonnes.
Le crambe maritime ou chou marin, une espèce végétale protégée s’y développe également.
Le ramassage individuel amoindrit le stock de galets
"Les galets sont un héritage de l’époque glaciaire. C’est de la roche éclatée qui s’est émoussée au fil du temps, explique Julien Houron. Le stock de galets n'est pas infini."
Les jeux de piste comme #TrouveMonGalet ou les cairns, ces petits tas de galets que les promeneurs s’amusent à empiler paraissent anodins. Et pourtant, ils sont tellement nombreux qu’ils représentent un vrai danger.
"A présent, c’est le ramassage individuel qui amoindrit le stock de galets, remarque Julien Houron. Les magazines de décoration en sont aussi responsables car ils relaient une mode du galet sans aucune mise en garde."
#RamasseDesDechets, l'idée de Manoé, 9 ans
Emmanuelle, la ‘chasseuse de galets’ de Pleurtuit reconnaît que chacun doit être responsable de ses actes : "On ne peut pas se contenter de dire ‘C’est pas pour un galet !’. Il y a tellement de personnes qui participent à ce groupe Facebook ! On essaie parfois d’utiliser des cailloux plats."
J'ai aussi posé mes nouveaux galets street food dans le centre ! #TrouveMonGalet pic.twitter.com/ilYwKjLfGr
— John (@BlnJohanna) April 29, 2021
"On n’a pas envie d’abîmer la nature. Et pourtant certains galets sont vernis ou peints avant d’être cachés, ce qui ajoute de la pollution", regrette Manuella.
C'est son fils de neuf ans, Manoé, qui s'est, le premier, révélé critique vis à vis de cette pratique : "Il m'a dit que si tout le monde prenait des galets, il n’y en aurait plus."
Manoé préfèrerait un jeu de piste qui consisterait à ramasser les déchets sur les plages, a-t-il dit à sa mère.
Un concept à creuser et peut-être qu'un jour, un #RamasseDesDechets ou #RamèneTonGaletsurlaplage verra le jour. Espérons que l’idée fasse des émules à travers toute la France !