Alors que plusieurs laboratoires annoncent la mise au point de vaccins contre la Covid-19, il s'agit d'abord de les tester, avant une mise sur le marché. En Bretagne, les CHU de Brest et Rennes accueilleront plusieurs centaines de volontaires.
Plusieurs laboratoires ont annoncé la mise au point d'un vaccin contre le Covid-19. 200 projets sont actuellement en cours dans le monde, selon l'Organisation mondiale de la santé. Des essais doivent avoir lieu pour confirmer leur efficacité.
En France, 25 000 volontaires sont recherchés, ils sont déjà 42 000 à avoir "postuler". Ce sont ensuite des centres d'investigation clinique qui vont procéder aux essais. En Bretagne, c'est à Brest à et Rennes que seront pris en charge ces volontaires.
Deux essais à Rennes
"Le CHU de Rennes est positionné sur deux essais (sans précisions sur les laboratoires concernés). Pour le premier, on doit recruter 140 personnes, pour le second une centaine", précise le Docteur Fabrice Lainé, responsable de l'unité d'investigation clinique du CHU.
Le centre d'investigation clinique de Rennes fait partie du I-REIVAC (réseau français de la recherche clinique). "Nous sommes sélectionnés car nous avons de l'expérience à ce sujet, avec une vingtaine d'essais en cours ou passés comme sur des vaccins anti-staphylocoques, contre Ebola, ou le papillomavirus..."
Ces essais sont prévus pour la deuxième quinzaine de décembre. Les patients seront tous majeurs, doivent se trouver dans un bon état de santé général. Ils signeront une notice d'information et de consentement. Pendant la durée des tests, ils seront défrayés, pour leurs déplacements.
En Ille-et-Vilaine, entre 700 et 800 personnes se sont portées candidates. "Pour le coronavirus, la particularité c'est que l'on va essayer de recruter des personnes à risque, en obséité, des diabétiques (dont le diabète est équilibré) ou encore des personnes âgées de plus de 70 ans."
On est très très motivés. Ce vaccin devient une nécessité pour rendre service à la population. Je pense qu'il faut être optimiste.
Comment seront suivi les patients ?
Le centre d'investigation clinique obéit à un protocole. Il y aura deux groupes pour chaque essai, dont un placebo : "en double aveugle, c'est-à-dire que ni le médecin ni le patient ne sait dans quel groupe il est. L'intérêt c'est de voir s'il y a plus de cas dans le groupe placebo."
Les patients feront l'objet d'un suivi stricte et régulier. Des visites médicales auront lieu à l'hôpital ou à domicile si nécessaire, avec prises de sang (pour vérifier la présence d'anticorps). "Ils devront aussi remplir en ligne, via une tablette, des informations sur leurs symptômes, ce qui nous permettra de constater la tolérance ou non."
Des infirmières, des médecins et des techniciens d'études cliniques seront mobilisés, soit une dizaine de professionnels selon le Docteur Lainé.
Les essais en France s'inscrivent dans une dimension internationale. "D'autres pays feront les mêmes essais que nous."