Depuis l'allocution d'Emmanuel Macron ce lundi 12 juillet et l'annonce du renforcement de l'utilisation du pass sanitaire, les plateforme de prise de rendez-vous de vaccination anti-Covid sont prises d'assaut. La Bretagne va-t-elle vacciner plus ? Modifie-t-elle sa stratégie de vaccination?
Conséquence directe et immédiate de la prise de parole du président de la République ce lundi soir, le site de réservation en ligne Doctolib s'est retrouvé saturé, assailli par un trop grand nombre de connexions. A 21h, le site enregistrait 20 000 prises de rendez-vous par minute. 926.000 Français auraient pris un rendez-vous ce lundi soir selon Doctolib, et ce mardi, 800 000 de plus jusqu'à 16h.
En Bretagne, ce lundi 12 juillet, ce sont 33 535 rendez-vous qui ont été pris alors que la moyenne sur les 7 derniers jours est de 10 932 rendez-vous quotidiens. Lundi 5 juillet, il n'y avait que 4 576 prises de rendez-vous, preuve que la demande vaccination est en forte hausse.
"Pas de décision avant vendredi"
La très forte hausse de rendez-vous démontre bien que l'annonce du pass sanitaire nécessaire pour accéder à un plus grand nombre de lieux a décidé une partie de la population à se tourner vers la vaccination, répondant ainsi à l'objectif recherché par le gouvernement.
En effet, à partir du 21 juillet, l'usage du pass sanitaire sera élargi "aux lieux de loisirs et de culture" rassemblant plus de 50 personnes, a expliqué Emmanuel Macron. Concrètement, pour toutes les personnes de plus de 12 ans, "il faudra avoir été vacciné ou avoir un test négatif récent pour accéder à un spectacle, un parc d'attraction, un concert ou un festival", a détaillé le chef de l'Etat. Les cinémas et théâtres feront également partie des lieux concernés. De même, à partir du 1er août, le pass sanitaire sera demandé pour accéder aux bars, terrasses, restaurants, cars, avions, grandes surfaces, ainsi que dans les hôpitaux, maisons de retraite, établissements médico-sociaux et dans les transports longue distance comme les avions, ainsi que "les trains et cars pour les longs trajets".
Mais face à cette demande en forte augmentation, les autorités sanitaires bretonnes peuven-elles répondre présentes? Nous avaons posé la question à l'Agence Régionale de Santé (ARS). La première réponse qui nous ai donné est que suite à l'annonce des nouvelles mesures gouvernementales, les services sont "en branle-bas de combat" pour savoir comment répondre à cet afflux de prises de rendez-vous et que les décisions ne devraient pas être connues avant vendredi.
La Bretagne, première région en vaccination anti-Covid
Rappelons que la Bretagne est la région où l'on vaccine le plus. Au 11 juillet, près de 59% de la population bretonne avait reçu au moins une injection, ce qui représente plus de 3,3 millions de doses. Le taux de vaccination en France était à cette date de 52,9 %.
41, 2 % des Bretons, soit 1 388 240 ont reçu leurs deux doses et 17,7 % (soit 597 710) une seule dose.
L'ARS Bretagne signale que le mois de juin a déjà été un mois de très forte vaccination. Le nombre de secondes doses à injecter était très important. Planifiées, ces injections étaient à honorer. De plus, avec l'assouplissement à 21 jours de la durée entre les deux doses, de nombreux primo-vaccinés ont pris rendez-vous pour avancer leur seconde injection. L'ARS a ainsi demandé aux autorités sanitaires et obtenu 100 000 doses supplémentaires pour assurer des primo-vaccinations.
Aller à la rencontre des futurs vaccinés
Même si de nouvelles mesures pour faire face à la demande de vaccination pourraient être annoncées en fin de semaine en Bretagne, l'ARS avaient déjà anticipé des mesures pour vacciner le plus grand nombre.
Cela passe avant tout par le maintien de la cinquantaine de centres de vaccination de la région avec "un plan de continuité d'activité". Mais aussi par opérations dites « aller vers » et qui se traduisent par :
- La mise en place de structures de vaccination sans rendez-vous sur les lieux où il va y avoir une très forte fréquentation, comme au Festival Interceltique de Lorient.
- La création d'une structure mobile de pompiers "vaccinateurs" dans les Côtes d'Armor. Une cellule qui ira dans les centres de secours en dehors des grandes agglomérations.
- La mise en place de cellules de vaccination sans rendez-vous dans les villes et villages où l'Assurance maladie a repéré qu'il y avait un défaut de vaccination. Des centres éphémères qui pourront s'installer dans des grandes surfaces.
L'ARS signale que pour les mois de juillet et août, la Bretagne dispose pour l’instant de 165 000 doses par semaine.
Trois centres de vaccination vont cependant fermer leurs portes en août. Ce sont ceux de Bain de Bretagne, Bruz et Brezillet 2 (une partie du gros centre de vaccination de Saint-Brieuc).