Covid-19. Le rétro-tracing, une méthode d'enquête complémentaire pour casser la chaîne de contamination

Après le contact tracing, le rétro-tracing des cas de Covid-19 se déploie au niveau national depuis le 1er juillet. Cette nouvelle méthode d’enquête est appliquée par les équipes de l’assurance maladie. Alors comment fonctionne-t-elle ? Qu’est-ce qui change ?

Dans les locaux de l'Assurance maladie d'Ille-et-Vilaine, 90 personnes se relaient 7 jours sur 7, de 9 h à 18 h. Alors que l'épidémie de Covid-19 connaît une accalmie, les appels continuent pour tenter de briser la chaîne de contamination. Depuis mi-juin, les enquêteurs sont formés au rétro-tracing, une nouvelle méthode d'enquête qui vient compléter le contact tracing déjà mis en place

Identifier les événements ponctuels et leurs participants

Le rétro-tracing concerne les personnes qui auraient assisté à un rassemblement de plus de dix personnes dans les dix jours qui précèdent. "C’est vraiment une recherche plus approfondie des circonstances dans laquelle la personne a été contaminée et ce qui va permettre peut-être, c’est ce qu’on espère, de trouver d’autres personnes qui auraient été contaminées durant le même rassemblement mais ignoraient tout de leur état", explique Lisa Korrigane, superviseur contact tracing à la CPAM 35.

Elle précise que dans le cas de gros événements, la personne positive ne sera pas forcément en mesure d'identifier tous les gens présents. "On va lui demander de nous re-diriger vers quelqu'un qui pourra nous renseigner comme l'organisateur de la soirée, ou d'autres personnes ressources. Si au bout de 48 h, on n'a pas listé toutes les personnes présentes, là ça fera l'objet d'un renvoi vers l'Agence régionale de santé." Dans le cas du rétro-tracing, les appels peuvent durer jusqu'à 45 minutes. 

Parmi les constats, les rassemblements de familles, entre amis ou certains tournois sportifs apparaissent comme des vecteurs de contamination, avec une moyenne de "15 à 20 personnes réunies", précise Cyrielle Eyral, sous-directrice de la CPAM 35.  

La présence du variant Delta, plus contagieux, inquiète. Pour l'instant, il apparaît peu présent sur le territoire. Pour les spécialistes, il finira bien par arriver, impossible de prédire quand précisément. Le rétro-tracing représente une carte à jouer, au moment où le nombre de cas en France est au plus bas. 

"Ce travail-là il est intéressant pour essayer de circonscrire l’épidémie, pour ne pas qu’elle apparaisse. Donc là ça paraît légitime de le faire maintenant parce qu’il n’y a pas beaucoup de variant Delta. On essaye de tuer le variant Delta dans l’œuf en gros. Ça va être difficile d’y arriver mais ça vaut le coup de tenter. Mais la plus grosse probabilité c’est qu’on n’arrive pas à le tuer dans l’œuf parce qu’en fait il y a des entrées multiples", note Matthieu Revest, infectiologue au CHU de Rennes. 

Si les chiffres du Covid repartaient à la hausse, Cyrielle Eyral se montre réaliste. "Le rétro-tracing sera moins tenable puisque notre priorité sera toujours de prévenir les patients positifs et leurs cas contacts à risque donc on devra, quelque part,aller à l’essentiel." 

Pour faire face à une reprise massive de l’épidémie, le vaccin reste la meilleure des protections, préconisée par la Haute Autorité de Santé. Neuf centres de vaccinations sans rendez-vous ont ouvert leurs portes notamment dans le Finistère et le Morbihan, afin de faciliter l'accueil du public. 

 

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