Casque d'Or, une gamine d'Orléans ?

Le centre Charles Péguy accueille à Orléans une exposition autour de l'histoire de Casque d'or, une prostituée qui avait défrayé la chronique dans les années 1900.

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Jacques Becker en avait fait un film, mais pour le centre charles péguy, Casque d'Or, c'est surtout l'occasion de parler au public orléanais d'une époque,...la Belle époque.

Reportage Amélie Lepage, Chloé Chauvris


Du 12 octobre au 23 mars 2013, le Centre Charles Peguy d'Orléans, accueille l’exposition « Casque d’Or, une gamine orléanaise ».
Au travers d’archives policières, de photographies et d’articles de presse, cette exposition se propose de faire revivre au visiteur le Paris des années 1900. La légende des Apaches et celle d’Amélie Elie a été immortalisée au cinéma sous les traits de Simone Signoret dans le film « Casque d’Or » de 1952.

C'est le 14 mars 1878 qu’Amélie Élie, la future Casque d’Or, naît à l’Hôtel Dieu d’Orléans, rue Porte-Madeleine. Ses parents habitent rue des Hôtelleries. D’après l’autobiographie d’Amélie, toute la famille a quitté Orléans durant l’hiver 1880 pour s’installer à Paris dans  le 11 ème arrondissement, l’un des plus populaires de la capitale. Le 11 ème forme avec les 19ème et 20ème arrondissements, dans la mentalité bourgeoise de l’époque, une zone dangereuse, peuplée d’ouvriers, de buveurs et de débauchés prompts à la contestation la plus violente.

La petite Amélie a sûrement suivi les cours dispensés à l’école communale de jeunes filles de la rue Bréguet, avec pour terrain de jeu les boulevards et les « fortifs ». Non loin de là, les rues de la Roquette et de Lappe sont jalonnées de petits troquets d’où sort le son entraînant de valses, de mazurkas jouées à la musette (sorte de cornemuse utilisée en Auvergne). La musique et les jolies robes des danseuses, tout cela trouble l’esprit de la petite Mélie. Elle aussi voudrait bien danser au bras d’un beau cavalier et porter une jolie robe de dame.  

À presque vingt ans, Mélie s’engage avec le chef de la bande de la Courtille, un certain Joseph Pleigneur dit Manda ou l’Homme. Il lui attribue un place pour travailler boulevard de Belleville. L’hiver, elle entre en maison close, où elle côtoie des pantes (client de la prostituée)  plus argentés, donc plus généreux. Amélie admire son Homme. C’est un vrai, un tatoué et il a fait les bat’d’af (bataillon d’Afrique, régiment disciplinaire d’Afrique du Nord). Dans le Petit Journal, on pouvait lire : «  Ce sont là des mœurs d’Apaches, du Far West, indignes de notre civilisation. Pendant une demi-heure, en plein Paris, en plein après-midi, deux bandes rivales se sont battues, pour une fille des fortifs, une blonde au haut chignon, coiffée à la chien ! »

Elle va pourtant trahir la loi de ce milieu. Sans prévenir Manda, Casque d’or se met sous la protection du chef de la bande des Orteaux, François-Dominique Leca. Ce Corse devient son nouveau dos–vert (proxénète, maquereau). Le siècle a tout juste deux ans quand ces deux jeunes gens qui ont entre vingt et vingt-cinq ans se livrent une guerre sans merci.

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