Ces travaux réalisés par une équipe scientifique franco-espagnole "montrent qu'Henri IV et Louis XVI ont le même patrimoine génétique passant par les pères".
La tête du roi Henri IV a été retrouvée en 2008 au domicile d'un couple vivant à Châteaudun en Eure-et-Loir, après plusieurs siècles de pérégrinations. Elle a été authentifiée en 2010, sur la base de nombreux recoupements scientifiques et historiques, par une équipe d'une vingtaine de spécialistes conduite par le Dr Charlier, médecin légiste à l'hôpital Raymond Poincaré de Garches. Mais ils avaient alors échoué à extraire l'ADN.
En confirmant par la génétique "la véracité de l'arbre généalogique entre Henri IV et Louis XVI", l'étude, publiée lundi en ligne par la revue Forensic Science International, apporte un argument supplémentaire à l'authentification de la tête d'Henri IV, contestée par certains.
C'est précisément l'ADN "paternel", l'ADN du chromosome Y, qui a parlé, balayant les derniers doutes sur l'authenticité de la tête d'Henri IV, selon le Dr Charlier. Sept générations séparent ces deux rois de France au destin tragique, Louis XVI descendant en ligne directe paternelle d'Henri IV, assassiné par Ravaillac le 14 mai 1610.
Le Dr Charlier, grand spécialiste des énigmes historiques
Parfois surnommé "l'Indiana Jones des cimetières", le Dr Charlier a notamment révélé l'empoisonnement au mercure d'Agnès Sorel, favorite de Charles VII. Plus récemment, il a travaillé sur des fragments du coeur de Richard 1er d'Angleterre, dit Richard Coeur de Lion. "Les résultats sont imminents", a-t-il déclaré, avant son départ pour la Transylvanie où il doit étudier des squelettes de prétendus vampires.Quant à l'équipe de Carles Lalueza-Fox, maintenant qu'elle a la confirmation que le sang séché est bien celui de Louis XVI, elle pourrait tenter de déchiffrer le génome complet du dernier monarque absolu de l'Histoire de France et en tirer des informations sur la famille royale, comme la consanguinité ou la susceptibilité aux maladies.