Henri Blanquet est décédé le 3 mai à l’âge de 85 ans à Vouzon (Loir-et-Cher). Il avait été l’un des tout premiers journalistes à enquêter sur la Rumeur d’Orléans.
En 1969, Henri Blanquet a une quarantaine d’années. Il est journaliste au quotidien la République du Centre. Un jour de mai, un " responsable de la police locale " lui dit avoir eu vent d’éventuelles disparitions sur Orléans. Henri Blanquet décide d’enquêter. C’est le début de la Rumeur d’Orléans.
(Henri Blanquet interviewé par Corinne Bian Rosa -France 3 en 2009)
La rumeur d’Orléans
En mai 1969, le bruit court que des femmes disparaissent dans les cabines d’essayage de plusieurs magasins détenus par des juifs. Elles y seraient droguées puis conduites par des sous-terrains jusqu’à la Loire où les attendraient des sous-marins.Une fois à bord, les jeunes femmes étaient, selon la rumeur, emmenées vers de lointaines contrées pour être livrées à la prostitution… " C’était grotesque " s'était souvenu Henri Blanquet dans une interview accordée à France 3 en 2009. " Plus c’est gros plus ça passe. Les gens manquent d’esprit critique. Ils avalent tout y compris l'idée que des sous-marins puissent remonter la Loire ".
Les premières victimes de la rumeur sont les commerçants. Ils sont pris à partie. On les accuse de tous les maux. Pourtant la police est formelle. Aucune disparition n’a été signalée dans les trois mois précédents. Pour rassurer la population, la préfecture publiera un communiqué dans ce sens. Mais rien n’y fait. La rumeur enflera tout au long du mois de mai avant de faire le tour du monde.
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Edgar Morin, La rumeur d’Orléans, Seuil, coll. « L’histoire immédiate », Paris, 1969. Présentation, INA.