Inauguration 2013: les orléanais au rendez-vous par centaines

Malgré la pluie, les visiteurs n'ont cessé d'affluer tout au long de la journée, samedi, pour découvrir l'édition 2013 d'Archilab au FRAC d'Orléans. Dans les salles d'exposition, les architectes proposent des créations qui s'inspirent du vivant et de la nature. 

C'est une forme architecturale ambitieuse, érigée en centre-ville d'Orléans. On pourrait croire à un curieux mariage visuel entre une centrale nucléaire et le parc du Futuroscope...

Improbable, certainement, mais l'objet architectural ici posé propose une vision de l'architecture contemporaine à la hauteur du nom que lui ont donné ces créateurs, les architectes Dominique Jakob et Brendan MacFarlane: Les Turbulences.

Nombreux sont les visiteurs qui sont avant tout venus voir ce drôle d'objet, planté là, près de chez eux. Catherine et Emmanuel Huet ont fait le déplacement et ont pu suivre l'une des visites guidées proposées tout au long de la journée.
"On a compris comment ce bâtiment moderne a été intégré à l'ancien. C'était vraiment très intéressant. On l'a vu pousser mais sans le connaître. Maintenant, il faut l'adopter!", raconte Catherine qui trouve la structure "belle". Elle avoue par contre une certaine déception à la vue depuis l'intérieur de la structure. "Je pensais que les ouvertures - les cheminées - dans le hall seraient des puits de lumière et en fait, il y a de fausses passerelles, ça bouche la vue."

Tout au long de la journée, des visites guidées ont été proposées aux visiteurs, à la fois pour découvrir le bâtiment et les salles d'expositions. Emmanuel résume son sentiment à l'issue de la visite: "Ca me fait penser un peu à de la musique expérimentale, c'est-à-dire que certaines choses vous touchent, vous ne savez pas forcément pourquoi, et puis d'autres vous laissent indifférents."

Un sentiment souvent partagé par d'autres visiteurs que les oeuvres proposées laissent parfois perplexes. "Je n'ai pas réservé pour la visite guidée, alors j'ai fait la visite seul, explique Claude, architecte. Sans explication, j'ai trouvé ça abscons. Alors, c'est de la recherche architecturale, peut-être que les maisons de nos petits-enfants seront comme ça. A la base, c'est certainement intéressant, mais je suis un peu dubitatif."

Parmi les visiteurs, certains voient dans ce qui est exposé un écho à des choses vues ailleurs. Catherine Dhers qui est là avec son fils et une amie trouve l'ensemble "original" et se souvient avoir "déjà vu à Barcelone ce que Gaudi faisait avec la nature."

Car ici, les architectes explorent un concept des années 70, "le principe d'auto-organisation de la matière", "défendu par le Prix Nobel de Chimie Ilya Prigogine." Les notices explicatives précisent que "de nombreux architectes y voient un moyen d'adapter l'architecture à son environnement." Une oeuvre comme "La Grotte" de Michaël Hausmayer, intégralement créée à partir du numérique, se veut le témoin d'un effacement des frontières entre nature et architecture. Dur d'y déceler tout de suite la poésie du projet tant l'oeil humain semble ne retenir que la débauche technologique qui a permis de parvenir au travail exposé.

Comme beaucoup de visiteurs, Catherine s'interroge quand même un peu. "C'est bien tout ça, mais je me demande: quelle est la place pour les gens dans ces maquettes ?" 

Peut-être dans l'un des espaces dédiés à une création interactive suprenante. Des bras lumineux s'animent dans le noir en fonction du passage et des mouvements des visiteurs. On pourrait croire à des trompes d'éléphants qui s'approchent pour vous sentir... Christelle, qui visite l'exposition, explique qu'au contraire, elle "ne cherche pas à voir d'animal qui existe déjà", mais plutôt "à prendre ce qui est là, à travers cette forme, pour une existence à part entière."

"On avait besoin de ça en région Centre," témoigne Annick Faure, une Française vivant aux Pays-Bas. "Nous sommes dans une région historique, et ça manquait de ne pas y voir d'architecture contemporaine. J'en vois beaucoup plus aux Pays-Bas." 

Malgré le questionnement des visiteurs, nombreux sont ceux qui apprécient la visite et sont heureux que le lieu existe à Orléans.

Pour revoir l'émission spéciale réalisée en direct depuis le FRAC, samedi à 15h20 sur France 3 Centre, cliquez sur la vidéo ci-dessous: