A l'appel de la FNSEA, de nombreux rassemblements, notamment dans l'Indre, ont eu lieu ce matin pour protester contre l'entrée en vigueur de l'éco-taxe le 1er janvier prochain. Un nouvel impôt qui n'épargne pas les agriculteurs qui seront taxés sur les transports notamment de lait et de céréales.
##fr3r_https_disabled##Sur la RN 51 qui relie Bourges à Châteauroux, les agriculteurs ont recouvert de plastique les bornes électroniques destinées à l'enregistrement des passages des poids lourds. Ils réclament "l'ajournement" de l'éco-taxe. Dans cette plaine céréalière du Berry, 80% des transports de grains se font par la route. Le surcoût est estimé à 1,50€ la tonne.
15 000 km de routes concernés par l'éco-taxe
Lancée par la précédente majorité lors du Grenelle de l'environnement et votée en avril dernier, l'écotaxe, dite "taxe poids lourds", doit s'appliquer à tous les véhicules de plus de 3,5 tonnes transporteurs de marchandises, circulant sur le réseau national non payant, selon des barèmes kilométriques. Quinze mille kilomètres de routes sont concernés et les transporteurs devraient débourser au total 1,2 milliard d'euros par an. Pour ne pas pénaliser les transporteurs, le gouvernement a prévu dans sa loi, votée en avril, d'imposer des taux de majoration, qui obligent les professionnels du transport à augmenter leurs prix et donc à répercuter la taxe sur leurs clients.
"Une hausse de cinq centimes sur une salade"
En région parisienne, une cinquantaine d'agriculteurs ont organisé une opération escargot de 7h00 à 9h00 et distribué des salades aux automobilistes à proximité d'un portique. L'écotaxe représente "une hausse de cinq centimes sur une salade", a relevé Guillaume Lefort, président des Jeunes agriculteurs de Seine-et-Marne. Plusieurs producteurs de salades de la plaine de Chailly-en-Bière, en région parisienne, étaient présents. Installés dans un rayon de 80 kilomètres autour de Paris, ils se plaignent de devoir passer de nombreux portiques pour livrer à Rungis, au sud de Paris, alors qu'ils se considèrent comme des producteurs de proximité, leurs salades pouvant être consommées dans la capitale dès l'après-midi même de leur récolte.L'Ecotaxe dans ses grandes lignes
- Taxe prélevée sur les poids lourds de transport de marchandises, vides ou chargés, dont le poids est supérieur à 3,5 tonnes, qui circuleront sur les routes françaises à compter du 1er janvier 2014. Et ce quelque soit la nationalité du véhicule.
- 600 000 poids lourds concernés seront équipés d'un boîtier GPS qui détectera automatiquement les passages aux portiques Ecotaxe.
- Montant de la taxe modulé en fonction de la taille et l'ancienneté du véhicule. "Les véhicules les plus récents, répondant à des normes plus exigeantes sur la pollution, paieront une écotaxe moins élevée." selon le ministère du Développement Durable.
- Réseau concerné : 10 000 km de route nationales, 5 000 km de routes départementales pour 4 100 points de tarification.
- Objectif écologique de l'Ecotaxe : inciter à modifier les comportements en faveur de modes de transport plus durables
- Objectif économique : faire payer "l’usage des routes par l’utilisateur réel, tout en dégageant des recettes pour financer les infrastructures de transport, notamment le rail et le transport fluvial."
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L'écotaxe doit rapporter 1,15 milliard d'euros par an : 750 millions pour l'Etat, réinvestis dans la construction d'infrastructures de transport. 150 millions d'euros, provenant de la circulation sur les routes départementales ou communales, seront reversés aux collectivités concernées. 250 millions serviront à la gestion de l'écotaxe : pose et entretien des portiques, collecte.
(source: F3 Pays de la Loire)