Les chercheurs de l'INRA traquent les chenilles sur Google

C'est une première en matière de recherche : les chercheurs de l’Inra Val de Loire-Orléans et de Montpellier ont utilisé les bases de données de Google Street View pour localiser et cartographier un insecte en expansion : la chenille processionnaire du pin. 

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Les bases de données de Google Street View sont accessibles librement sur Internet. Les photos prises en rafale permettent de flâner dans les rues ou sur des routes inconnues, comme une sorte de touriste de canapé. Ses bases de données ont aussi une vraie utilité. Il suffit d'avoir recherché un appartement pour en attester : vous tapez l'adresse, vous découvrez le quartier, espaces verts compris. Et ce sont bien les espaces verts qui ont intéressé les chercheurs de l'Inra. 

Traquer la chenille processionnaire du pin... sur Internet

La chenille processionnaire du pin est un insecte dont les larves consomment les aiguilles de différentes espèces de pins et de cèdres. Ces larves tissent des nids d’hiver en soie de couleur blanche, notamment dans les arbres, le long des routes. La taille de ces nids les rend particulièrement reconnaissables... sur photo. Une particularité qui rend l’utilisation de Googe street view très intéressante pour un chercheur à l'oeil aiguisé : les vues panoramiques lui permettent d’identifier de nombreux détails, dont ces fameux nids d'hiver. Un nid = des chenilles, bingo !

Sur le terrain ou sur l'écran : des observations similaires

Pour leur étude, les chercheurs ont délimité une aire d’observation couvrant la totalité de la Région Centre : une surface d’environ 47 000 km², divisée en 183 "cellules d’échantillonnage", des carrés de 16 km de côté. Pour chaque cellule, ils ont noté la présence ou l’absence de nids. Les données ont ensuite été collectées par observation directe sur le terrain et via Google street view.

En les comparant, les chercheurs de l'Inra ont déterminé que le web était un bon indicateur des valeurs mesurées sur le terrain. La fiabilité des observations "par écran interposé" est de l’ordre de 90 %.

Ces résultats, publiés dans PLOS ONE, le 9 octobre 2013, ouvrent donc la voie à un mode d'acquisition de données simplifié et peu coûteux. Cette étude sur la chenille était un projet pilote. Ce type de recherche, via Google street view, pourrait; à l'avenir, être utilisé pour l’étude d'autres espèces invasives ou en expansion. 


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