Un accord passé entre l'UMP et les socialistes sur la direction de l'association de maires de France passe mal à gauche. La décision de former un tandem avec François Baroin candidat à la présidence et André Laignel premier vice-président, continue de faire parler dans les médias.
Luc Carvounas et 20 sénateurs contre l'accord triennal entre l'UMP et les socialistes
Le sénateur PS Luc Carvounas et vingt de ses collègues sont revenus à la charge mercredi contre l'accord triennal entre l'UMP et des socialistes sur la direction de l'Association des maires de France (AMF). Ils affirment qu'"il est impensable de laisser croire que nous (la gauche) soutenons l'UMP".Le 17 juillet dernier, veille de l'expiration du dépôt des candidatures pour la présidence de l'AMF, qui sera renouvelée en novembre, François Baroin et André Laignel, respectivement maire de Troyes (Aube) et d'Issoudun (Indre), avaient annoncé leur décision de former un tandem pour la direction de l'association :
- François Baroin (UMP) comme candidat à la présidence
- André Laignel (PS) comme premier vice-président délégué, mandat qu'il exerce déjà.
Une décision prise collectivement... mais qui passe mal aujourd'hui à gauche
André Laignel a affirmé depuis que l'accord passé avec François Baroin était le résultat d'"une décision collective" prise "dans la plus totale transparence" des membres de gauche du bureau de l'AMF.Dans une tribune publiée par Le Nouvel Observateur, Luc Carvounas et ses soutiens réitèrent leurs critiques contre ce pacte qui revient à "décider du devenir de la plus importante association d'élus locaux, sans leur demander leur avis, sans même leur permettre d'avoir un avis".
Ils rappellent que Monsieur Laignel avait été "le candidat de toute la gauche" pour la présidence de l'AMF "en 2004, 2008, 2011"."Comme une évidence, après des élections municipales meurtrières pour la gauche les maires socialistes et leurs partenaires se rangeraient tous derrière la ligne politique de l'UMP (...) Donnant raison à Marine Le Pen dans sa dénonciation de l'Etat UMPS, c'est toute la gauche qui se déshonorerait à cautionner ce pacte", écrivent les signataires.
Selon eux, "François Baroin fera de l'AMF un outil pour faire battre François Hollande en 2017". La "stratégie de reconquête de l'UMP pour 2017 (...) passe par l'Association des maires de France pour François Baroin, soutien désormais officiel de Nicolas Sarkozy", déclarent-ils.
Parmi les signataires figurent la sénatrice EELV Esther Benbassa, et les sénateurs PS David Assouline, Frédérique Espagnac, Jean-Jacques Filleul (37), Philippe Kaltenbach. La liste ne comporte pas de sénateurs communistes.