Un expert britannique mandaté par l'ONG Greenpeace a remis lundi aux parlementaires français un rapport alarmiste sur la sécurité des installations nucléaires françaises, jugées très vulnérables face aux scénarios d'attaques commises avec des drones.
Après le survol d’une trentaine de centrales nucléaires en octobre dont celles de Dampierre-en-Burly et Saint-Laurent-des-eaux, l'ONG Greenpeace a confié à l'expert indépendant John Large la mission d'étudier quatre scénarios d'attaque avec des drones sur des sites nucléaires.
Face aux députés et sénateurs de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), l'expert a été catégorique. Pour lui, les drones seraient en capacité de dépasser les défenses "obsolètes" des sites nucléaires, car "pensées et construites pour faire face à des technologies aujourd'hui dépassées".
"Ces multiples survols", "ainsi que l'existence reconnue des vulnérabilités des centrales en fonctionnement, devraient être une source de préoccupation majeure pour nous tous", a-t-il déclaré lors de son audition.
Un risque que le président de l'office parlementaire, le député socialiste Jean-Yves Le Déaut, a préféré minimiser en avançant que le survol des centrales par des drones n'était vraissemblablement pas le fait de terroristes.
Pour le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) Pierre-Franck Chevet, les drones représentent "une menace qu'il ne faut pas dramatiser mais qu'il ne faut pas non plus minimiser"