Attendues en avril au terme d’un long périple migratoire, les sternes ne sont jamais arrivées sur l’Ile aux Oiseaux à Bou (Loiret). Les laridés avaient l’habitude d’y faire leur nid depuis les années 70. Comment l’expliquer ?
A chaque printemps, après avoir parcouru des milliers de kilomètres depuis l’Afrique Australe et longé les côtes du Sénégal, les sternes élisent domicile en Val de Loire pour se reproduire dans les iles de sable qui jalonnent le fleuve.
Dans le petit village de Bou (Loiret), ornithologues, promeneurs et amoureux de la nature viennent admirer tous les ans le spectacle des sternes Pierregarin et des sternes naines venues par centaines nidifier sur l’ile aux oiseaux. Mais cette année, l’ilôt offre au regard un paysage désertique. Du sable en bout en bout - où les sternes naines aiment habituellement se nicher, de la végétation éparse mais aucun laridé visible. Les mouettes rieuses et mélanocéphales, qui précédent l’arrivée des oiseaux migrateurs, ont elles-aussi boudé l’île. Début mars, l’absence de leurs cris avait déjà suscité l’interrogation des riverains. Que s’est-il passé ?
Un prédateur à l'oeuvre
Pour trouver une explication, il faut revenir un an en arrière. Selon Marie des Neiges de Bellefroid de l’association Loiret nature environnement, la colonie de laridés a déserté le méandre de Bou à la mi- avril 2014 pour ne plus y revenir. « L’hypothèse d’un prédateur reste la plus plausible. Des rapaces, des goélands Leucophée ou des mammifères présents sur l’île ont pu menacer la colonie et l’obliger à partir » avance la spécialiste.Que sont-elles devenues ?
En aval, près du pont Thinat à Orléans et à Beaugency (Loiret), des colonies de sternes ont été observées. Déjà saturées, il est peu probable qu’elles aient eu la capacité d’accueillir de nouvelles arrivantes. L’absence de baguage empêchent de situer ces oiseaux avec précision, mais on peut supposer qu’elles aient trouvé asile sur les autres multiples sites de reproduction situés tout au long de la Loire. (voir ci-dessous)