Vous l’avez sans doute remarqué, cette année, il a plu et beaucoup… Dans la région Centre-Val de Loire, près de 125 jours de pluie en 2024. Une année arrosée et des sols humides qui s’expliquent en partie par des dépressions atmosphériques et l’ouragan Kirk.
2024. C’est l’une des dix années les plus pluvieuses jamais observées à l’échelle nationale, depuis 1959, selon Météo France. Cette année a été marquée par des précipitations et des intempéries entraînant des crues et des inondations à répétition. En moyenne, il est tombé plus de 1 000 millimètres d’eau sur toute la France, soit un excédentaire de 15 %.
En conséquence, en 2024, les sols sont restés plus humides que les normales pendant huit mois (de mars à octobre), du jamais vu depuis plus de 30 ans.
Météo France
Une année exceptionnelle en termes de pluviométrie pour le Centre-Val de Loire
Il a plu en moyenne 125 jours cette année dans la région avec un cumul d’eau de 881 mm d’eau. “2024, c’est une année qui fait un gros contraste avec 2022 et 2023 où nous avions eu des grosses sécheresses. Là, en 2024, c'est très humide”, souligne Olivier Renard, président de l'association Météo Centre en Centre Val de Loire.
Certaines villes se distinguent par leurs cumuls annuels de précipitations comme Blois, Romorantin ou Châteaudun. Ces stations et préfectures atteignent des records de pluviométries.
“Dans la région, nous avons des zones allant de 700 à 1 200 mm de pluies tombées, ce qui en fait une année assez exceptionnelle en termes de pluviométrie”, ajoute le météorologue.
La région touchée par l’ouragan Kirk
Cette année, la région a été impactée par des évènements climatiques importants. Des précipitations en hausse de plus de 35 % en Centre-Val de Loire en novembre 2024, selon Météo France. Le Cher et l’Indre sont marqués par des “pluies avec crues et inondations”. Même chose pour l’Eure-et-Loire, le Loir-et-Cher et l’Indre-et-Loire mais avec, en plus, des “dégâts d’ampleur et/ou répétition”, selon le bilan climatique de l’année 2024 réalisé par Météo France.
Ces fortes pluies s’expliquent par une succession de dépressions atmosphériques. “L’air chaud et très humide vient des Caraïbes, il revient jusqu’en France, ce qui entraîne des précipitations très intenses”, explique Olivier Renard.
Par ailleurs, le Centre-Val de Loire n’a pas été épargné par les tempêtes : “Dans la région, le passage de l’ouragan Kirk a amené des cumuls de pluie, notamment sur l’ouest du Loir-et-Cher et une bonne partie de l’Eure-et-Loir qui a connu des grosses inondations et des vigilances rouges”.
Le réchauffement climatique, ce sont des sécheresses plus longues, plus durables et plus intenses, mais ce sont aussi des pluies sur des périodes notamment hivernales et un renforcement des précipitations le reste du temps.
Olivier Renard, président de l'association Météo Centre en Centre-Val de Loire
De fortes inondations
Les nappes phréatiques ont atteint à un niveau normal, élevé, voire très élevé, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps. “On s’est demandé si un jour, on allait les revoir à la normale ?”, se questionne le météorologue.
Mais ces conséquences sont aussi plus graves : “Les nappes n’absorbent plus beaucoup l’eau, donc dès qu’il repleut, les sols sont saturés”. Ce qui a mis en difficulté le secteur agricole et qui a entraîné des “inondations dramatiques” dans la région.
2024, l’une des 5 années les plus chaudes depuis 1900
Cette année, encore, la température a dépassé les 40 degrés. 2024 est l’une des cinq années les plus chaudes en France depuis 1900 (date des premières mesures). Météo France précise : “les jours plus chauds que la normale ont été deux fois plus nombreux que les jours plus froids”. La température moyenne provisoire a été de 14 degrés dans le pays.
2024 est en moyenne l’année la moins ensoleillée que la France a connue depuis près de trente ans.
Météo France
Chaud, mais moins de soleil…
Le soleil a été beaucoup plus absent cette année, sauf en janvier et en août. Météo France a constaté un ensoleillement déficitaire cette année dans la moitié nord du pays, particulièrement en février, mai, septembre et octobre. Le déficit d’ensoleillement est d’environ 10 %.