Les récentes annonces du gouvernement sur la troisième dose de vaccin ont entraînée une ruée sur les prises de rendez-vous auprès des professionnels de santé. Pour faire face à cette demande, Olivier Véran compte autoriser l'ouverture des pharmacies le dimanche, mais cette mesure pourrait se révéler assez peu efficace.
La campagne de vaccination se poursuit en Centre-Val de Loire, mais les professionnels de santé font face à une très importante demande pour la troisième dose. En effet, dès le 15 janvier et pour les Français de 18 à 64 ans, le pass sanitaire sera conditionné par l'administration de cette troisième injection dans les six mois suivant la deuxième.
2 millions de doses déjà distribuées en Centre-Val de Loire
En Centre-Val de Loire, tous vaccins anti-covid confondus, plus de 2 millions de doses ont déjà été injectées selon Santé Publique France, et 78,53% de la population régionale a déjà reçu au moins une dose de vaccin. Mais, comme beaucoup de vaccins, l'efficacité de l'injection diminue après six mois, surtout face à de nouveaux variants potentiellement plus infectieux.
Pour répondre à cette demande, de nouveaux centres de vaccination continuent à ouvrir ou à ré-ouvrir en Centre-Val de Loire. Par ailleurs, le ministre de la Santé et des solidarités Olivier Véran a annoncé ce 9 décembre sur France 2 que le gouvernement allait autoriser et inciter les pharmacies à ouvrir le dimanche pour augmenter le rythme des vaccinations.
Les pharmacies sous tension
Dans la région, le plus important désert médical de France, la décision est loin de faire l'unanimité parmi les professionnels. "On est déjà sous tension", fait observer Isabelle Chopineau, vice-présidente de l'Ordre régional des pharmaciens, dont l'établissement se trouve à Vailly-sur-Sauldre au nord du Cher. Dans sa pharmacie en tout cas, "je vais faire comme je vais pouvoir ! Pour l'instant mon planning de rendez-vous pour des vaccinations est plein jusqu'en février."
En effet, dans certains territoires mal pourvus en professionnels de santé, il y a tout simplement trop de patients et trop peu de personnel, qui manque déjà de repos. "Par ailleurs, il va falloir s'organiser avec les pharmacies de garde, et expliquer aux patients qui viendront dans les pharmacies supplémentaires qui ouvriront qu'ils peuvent uniquement se faire vacciner, pas acheter de médicaments."
"Je peux comprendre que le ministre ait décidé cela, étant donné qu'on fait face à une demande très importante", nuance toutefois la pharmacienne. "Nous avons toujours fait le maximum, nous avons toujours répondu à l'appel des pouvoirs publics, et nous allons continuer de le faire."
Et de fait, les créneaux se font assez rares pour obtenir la précieuse injection si l'on en croit le site Doctolib. Hors des grandes villes, l'ouverture ou la réouverture de centres de vaccination permet de désengorger les autres services de santé. Certaines pharmacies rurales ont une file d'attente remplie jusqu'au 28 mars !
Même diagnostic dans une moindre mesure à Tours, où certaines pharmacies ne peuvent pas proposer de rendez-vous avant début février. En revanche, en s'y prenant un peu à l'avance, on peut encore trouver assez facilement, sur les deux métropoles de Tours et d'Orléans, un créneau dans un centre de vaccination.
Pendant ce temps, la cinquième vague du covid-19 compte déjà plus de cas que la plupart des vagues précédentes, et le plan blanc, déjà déclenché à Tours et Orléans, pourrait devenir national. Simultanément, plusieurs cas du variant Omicron, craint par les scientifiques, ont été confirmés en Centre-Val de Loire. Mais le nombre de personnes hospitalisées et décédées, parmi lesquelles la plupart sont non-vaccinées, est bien inférieur à ce qu'il était en 2020.