8 mai 1945 : des commémorations en Centre-Val de Loire malgré le confinement

Les cérémonies du 8 mai se sont déroulées dans un format restreint dans le respect des gestes sanitaires. Elles n’étaient pas ouvertes au public. Une situation inédite.

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Rond point de la place du 8 mai 1945. A Bourges (Cher), les représentants officiels se succèdent pour les dépôts de gerbe. Moment de recueillement, dans la plus stricte intimité, sans public.
Chacun pouvait suivre la cérémonie sur les réseaux sociaux. Une initiative appréciée, suivie par près de 5000 personnes.
 

Le 8 mai 2020, on commémore les 75 ans de la capitulation de l’Allemagne, à Berlin, face à l’ensemble des forces de la coalition, ce qui allait marquer la fin de la seconde guerre mondiale. 

La cérémonie n’a bien failli ne pas avoir lieu. Dans les communes en France, les commémorations du 8 mai 1945 étaient menacées en raison des restrictions sanitaires liées à l’épidémie de coronavirus. Selon André Laignel, vice président des Maires de France : « Dans un premier temps, le gouvernement avait refusé les manifestations dans les communes. Il souhaitait qu’il y ait que le symbole national d’une cérémonie à Paris. Nous avons considéré que cela n’était pas acceptable que les maires ne célèbrent pas le 8 mai. »
Ce désaccord avait, en effet, provoqué la colère chez des élus et dans des associations d’anciens combattants. L’exécutif a finalement accepté que des cérémonies aient lieu dans un format restreint. 

Mais le devoir de mémoire est-il respecté ? Oui, selon André Laignel, « Pour nous le 8 mai ce n’est pas une simple cérémonie. C’est la chute du nazisme, la victoire contre la barbarie, le rétablissement de la démocratie … C’est un fait essentiel de l’histoire de France. La force du symbole est aussi chez chacun des citoyens.»
André Laignel est aussi maire d’Issoudun, dans l’Indre. « Sur les réseaux sociaux, j’ai encouragé l’ensemble des habitants à se recueillir à leur manière ou qu’ils expliquent la signification du 8 mai 1945 à leurs enfants. Le devoir de mémoire, ce n’est pas de la garder pour soi, c’est de la transmettre. »
 

Des cérémonies à huis-clos sans union nationale


Sur l’esplanade du Souvenir-Français à Orléans (Loiret), la commémoration s’est déroulée en effectif très réduit. Les distanciations sociales étaient évidemment respectées. Seules personnes autorisées : quelques autorités civiles et militaires, et un porte drapeau ainsi que les journalistes. Pas d’anciens combattants. 
 


A Blois (Loir-et-Cher), Place de la République, même protocole. 
 
A Chartres (Eure-et-Loir), Yves Doury, président de l’union française des associations d’anciens combattants et victimes de guerre (UFAC 28) était bel et bien présent. La cérémonie était retransmise en direct sur la Web TV Chartres.live. Son discours a été ponctué de mots forts : « Occupée, meurtrie, pillée, la France avait vu le meilleur de ses fils torturés, emprisonnés, abattus. La victoire dissipait son cauchemar. (…) La France prouvait au monde qu’elle n’avait rien perdu de sa grandeur. » Un discours qui avec une résonance particulière en ces temps d’épidémie. « En ce 75ème anniversaire, honorons la mémoire de tous nos morts : soldats, aviateurs, marins, résistants, déportés, fusillés, massacrés, prisonniers. » ajoutait Yves Doury. 
 

Les habitants appelés à pavoiser leurs maisons 


L’appel à été lancé par Emmanuel Macron. Les habitants étaient appelés à pavoiser leurs maisons dans une journée où les cérémonies se sont déroulées sans public : « C’est dans l’intimité de nos foyers, en pavoisant nos balcons et nos fenêtres, que nous convoquons cette année le souvenir glorieux de ceux qui ont risqué leur vie pour vaincre le fléau du nazisme et reconquérir notre liberté. » 
 
A Orléans (Loiret), il n’était pas question que la ville ne revêt pas ses habits de fête traditionnelle pour l’association Orléans-Jeanne d’Arc. A cette période, double festivité pour la ville. C’est habituellement tournée vers les fêtes Johanniques du 8 mai, synonyme d’une libération par Jeanne d’Arc le 8 mai 1429. La pucelle traverse le pont Georges-V acclamée par une foule gigantesque. Coronavirus oblige, ces fêtes sont reportées. 
 

A Bourges (Cher), quelques habitants affichaient les traditionnelles couleurs bleu, blanc, rouge sur la devanture de leurs maisons. 
 


Un 8 mai 2020 très particulier, qui lui aussi, restera sans doute dans l’histoire. 
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