La garde-à-vue puis la mise en examen de Nicolas Sarkozy, personnage particulièrement clivant du monde politique, touche toute la France. Et chez vous ?
Mobilisation perlée chez LR, silence de cathédrale ailleurs : voilà comment l'on pourrait résumer l'implication de nos élus dans l'affaire des financements libyens de Nicolas Sarkozy.Mardi 20 mars, l'ancien chef de l'Etat a été placé en garde-à-vue, puis rapidement mis en examen. Il est accusé d'avoir fait financer illégalement sa campagne présidentielle de 2007 grâce à de l'argent venue de Libye, directement de l'ancien dictateur aujourd'hui décédé Mouammar Kadhafi.
Personnalité clivante dans le monde politique, adulé par certains et détesté par tous, Nicolas Sarkozy ne fait que rarement face à l'indifférence. Son parti s'est amplement manifesté. Ses adversaires quant à eux, gardent un silence qui tiendrait plutôt de la prudence. Qu'en pensent vos élus ?
Chez LR : la parole est (presque partout) à la défense
Sans grande surprise, beaucoup des élus issus du parti de Nicolas Sarkozy (du temps où LR s'appelait UMP), le défendent avec plus ou moins de force.
- Olivier Marleix, député d'Eure-et-Loir
"Je connais les enquêtes, c'était mon métier. La mise en examen au bout de 5 ans est étonnante. #Sarkozy est aujourd'hui le bouc émissaire des agissements politiques de ces 30 dernières années" @B_Soubelet #Sarkozy #10h12h
— Sud Radio (@SudRadio) 22 mars 2018
#Sarkozy :”Depuis le 11 mars 2011, je vis l'enfer de cette calomnie.
— Nat de Wolf (@ntwolfmother) 22 mars 2018
À ma connaissance aucun élément tangible autre que les déclarations de la famille #Kadhafi, du clan, des affidés n'est susceptible d'apporter le moindre crédit à leur propos.”https://t.co/Ix1xXikPqd
- Nicolas Forissier, député de l'Indre
"La politique, pour moi, c'est fini. Mais la France, ce ne sera jamais fini. Je ne peux pas accepter que les Français croient que je les ai trahis." @NicolasSarkozy à @GillesBouleau dans #LE20H de @TF1 pic.twitter.com/U3R5HoxOD2
— TF1LeJT (@TF1LeJT) 22 mars 2018
- Guillaume Peltier, député du Loir-et-Cher
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Cher @NicolasSarkozy, vous pouvez compter sur l’affectueux soutien et l’estime confiante de tous ceux qui, innombrables et anonymes, connaissent votre amour de la France et savent combien vous avez consacré votre vie au service du Bien commun et de la protection de notre peuple.
— Guillaume Peltier (@G_Peltier) 21 mars 2018
- Gil Avérous, maire de Châteauroux
La Nouvelle République le cite en ces termes : "Bien évidemment, j'ai toujours confiance en lui, et je lui ai d'ailleurs envoyé un petit mot écrit à la main pour le lui signifier."
Ce soir @NicolasSarkozy s’est défendu avec force et courage. Je reste assez surpris qu’on donne tant de crédit à des terroristes et des assassins qui n’ont jamais pu donner les preuves qu’ils disaient pourtant avoir. Leur seul but est de venger le régime de Khadafi. https://t.co/FOSXlH2qdg
— Gil Avérous (@GilAverous) 22 mars 2018
Claude de Ganay, Marianne Dubois, Jean-Pierre Gorges... Les autres personnalités LR de la région n'ont pas publiquement manifesté de soutien à l'ancien chef d'Etat. Compréhensible du côté de Jean-Pierre Door, qui doit affronte demain Mélusine Harlé pour le siège de député de la quatrième circonscription du Loiret.
Compréhensible également de la part de Laure de la Raudière, partisane de longue date de Bruno Le Maire, et qui n'a jamais caché à l'époque son agacement envers Nicolas Sarkozy.
Les équipes de Sarko en plein démarchage téléphonique, avec les moyens du parti @lesRepublicains : cela me donne envie de donner des baffes.
— Laure de La Raudière (@lauredlr) 18 août 2016
Chez (presque tous) les autres : Où ça, une mise en examen ?
A traîner sur les réseaux des autres partis politiques, on en oublierait presque qu'il y a une affaire de financements libyens impliquant Nicolas Sarkozy.
C'est surtout très manifeste du côté de LREM, majorité à l'Assemblée Nationale et qui détiennent le plus de sièges dans notre région. Pas de réactions de Nadia Essayan, Loïc Kervran, Philippe Vigier ou encore Caroline Janvier. Rien non plus du côté des maires des grandes villes comme Orléans, Bourges, ou Tours.
Deux exceptions notables, cependant.
- Maurice Leroy, député UDI du Loir-et-Cher
Mon Amitié et mon fidèle soutien @NicolasSarkozy face à cette dure épreuve
— Maurice Leroy (@MauriceLeroy) 22 mars 2018
- Marc Fesneau, député du Loir-et-Cher, président du groupe Modem à l'Assemblée
"Il n’y a pas d’acharnement sur Nicolas Sarkozy plus que sur quelqu’un d’autre. Je comprends que ses amis aient envie de le défendre et lui envoient des messages de soutien, ça, c’est normal dans la vie politique et dans la vie publique, mais qu’on essaye d’inventer une instrumentalisation, des théories du complot ou je ne sais quoi…"
Il ne s'est pas prononcé sur la culpabilité ou non de Nicolas Sarkozy, au nom de la présomption d'innocence, mais a affirmé sa confiance en la justice française.
« Acharnement, acte politique ».. mais il y a mise en examen, c’est un fait. Je respecte la présomption d’innocence qui doit s’appliquer à tous mais je ne conçois pas que l'on remette en cause, à travers des idées de #complot, l'indépendance et le sérieux de la #justice. #QDI https://t.co/iwCrFSuexm
— Marc Fesneau (@MFesneau) 22 mars 2018
J'ai raté un épisode...
Pour comprendre l'affaire des financements libyens : https://bit.ly/2I2SUoHPour comprendre les autres affaires qui touchent encore Nicolas Sarkozy : https://lemde.fr/2IEescw
Pour se renseigner sur le financement d'une campagne électorale : https://bit.ly/2pcFLQD