Location de matériel via une plateforme en ligne mais aussi partage de connaissances, c'est ce que permettent les nouveaux outils utilisés par les agriculteurs du Centre-Val de Loire.
Partager son tracteur, ses connaissances ou même sa parcelle... L'agriculture vit avec son temps et ne manque pas d'idées: avec la démocratisation de l'économie collaborative, le «CoFarming», ou entraide agricole, se met au web 3.0. De nombreux sites internet couvrent ainsi l'ensemble de la filière, du producteur au consommateur : dont wefarmup.com qui permet la location de matériel.
WeFarmUp avance une réduction potentielle de 40% des capitaux investis en matériels agricoles ou encore de 30% sur les charges annuelles de mécanisation. Pas étonnant donc de voir certains jeunes agriculteurs se tourner vers cette solution, à l'image de Rémi Dumery, utilisateur de WeFarmUp depuis 2015 et installé dans le Loiret.
Sur le site de partage de matériel, il a mis en location un broyeur, un cueilleur de maïs et différents outils destinés à l'agriculture de précision. «La révolution internet est la troisième révolution agricole», assure ce cultivateur de 51 ans. «Internet permet de mettre en relation des gens éloignés par la distance mais proches dans l'état d'esprit. Internet permet aussi de tester et de partager des pratiques, des connaissances, des astuces, des expérimentations et même des erreurs...», ajoute-t-il. «Avant, on pratiquait ça avec nos voisins proches. Là, on peut parler avec des agriculteurs en Alsace ou au Québec», explique M. Dumery. «Ces sites sont des nouvelles solutions à des problèmes anciens.»
Des problèmes auxquels les Coopératives d'utilisation de matériel agricole (Cuma) ont un temps été la réponse. Loin de se poser en concurrent des Cuma, créées à la fin de la Seconde Guerre mondiale et qui regroupent actuellement près d'un agriculteur sur deux en France, les sites de CoFarming se présentent comme une alternative, voire un complément. «Ces sites permettent de diversifier l'accès à la mutualisation et nous voyons ça d'un très bon oeil», abonde Jérôme Monteil, directeur général de la fédération nationale des Cuma. «Tout ce qui peut permettre des économies de charges est le bienvenu», confie M. Monteil. «C'est une évolution naturelle: l'apport digital permet de casser des frontières et des barrières. C'est une démarche pertinente qui permet à l'agriculture d'entrer dans le XXIe siècle».