Les chambres départementales d'agriculture et les principaux syndicats d'exploitants tirent la sonnette d'alarme, si le conflit se poursuit à la SNCF les conséquences seront désastreuses pour la filière Grandes Cultures.
Depuis début avril les conséquences de la grève à la SNCF sont auscultées, jour après jour, à l'aune des difficultés rencontrées par les usagers des trains de voyageurs. Le PDG de la SNCF, Guillaume Pépy, annonce des pertes quotidiennes de 20 millions d'euros sur le trafic voyageur.
Beaucoup moins médiatisé, mais aussi pénalisant, le quasi arrêt du frêt ferroviaire fait désormais monter au créneau plusieurs secteurs économiques et tout particulièrement l'agriculture. En Centre-Val de Loire l'impact de la grève est majeur pour les départements à vocation céréalière, principalement l'Eure-et-Loir et le Loiret. La récolte moyenne annuelle est de 9 millions de tonnes, dont plus de la moitié de blé tendre (2ème région française).
Bien évidemment toutes ces céréales ne sont pas transformées et consommées dans la région, mais transportées et exportées... quand le transport le permet. Justement la grève du fret ferroviaire, plus dure encore que dans le trafic voyageur, est devenue un casse-tête pour les logisticiens des Coopératives agricoles.
Chez AXEREAL, qui collecte 6 millions de tonnes de grain, dont la très grande majorité en Centre-Val de Loire, l'inquiétude des premiers jours de la grève a fait place à une véritable angoisse. Avec des coûts supplémentaires de 10 euros par tonne, en raison de recours - en urgence - à des transporteurs routiers, la note devient salée après plus d'un mois de mouvement social.
Le pire étant à venir, car les différentes récoltes et moissons débutent dans un mois et demi, les dirigeants des institutions du monde agricole veulent une intervention du gouvernement pour obtenir des garanties sur le transport des millions de tonnes de céréales qui s'apprêtent à rejoindre des silos n'ayant pu être vidés, notamment en raison du conflit à la SNCF.
C'est le cas du président de la Chambre d'Agriculture du Loiret, Michel Masson, qui remettra un rapport sur ce sujet au préfet de Région la semaine prochaine et qui demandera un rendez-vous à Matignon.
Michel Masson a déjà insisté sur l'urgence de la situation et réclame des mesures rapides, avant que les syndicats agricoles ne fassent connaître leur exaspération par des moyens plus agressifs.