Comme une grande majorité des secteurs économiques, le marché des deux roues a souffert des mesures de confinement. Depuis le 11 mai cependant, les ventes redécollent en Centre-Val de Loire.
Certains secteurs d'activités auront pu se remettre sur pieds plus vite que d'autres lors du déconfinement. C'est le cas du marché des deux roues, dont les ventes ont repris en grande pompe depuis le 11 mai.
Grands favoris des clients : le vélo. La crise sanitaire aura mis un coup d'arrêt à ce marché dont le chiffre d'affaires annuel est de 2,8 milliards d'euros, mais cette pause aura été de courte durée. Dès le 11 mai, les clients ont afflué dans les rayons des vendeurs de vélos de la région. Il faut dire que, comme la métropole de Tours, de plus en plus de communes mettent en place de nouvelles voies cyclables depuis le début du déconfinement.
Alors que le marché avait chuté à la fin de l’année 2019 avec les nouvelles règlementations sur les usages de la trottinette, les ventes de ce moyen de locomotion également ont reprises de plus belle à la disparition des autorisations de sortie. Elles égalent désormais presque celles des vélos.
Gérant des magasins Altermove à Saran et à Orléans, Franck Bonneau a vu ses ventes de vélos exploser depuis deux semaines par rapport à l'année dernière. Il trouve une autre explication à ces soudaines demandes dans ses boutiques.
Fin avril, le gouvernement avait en effet annoncé verser une prime de 50€ à tous les citoyens qui souhaitaient remettre en état leurs vieux vélos, ainsi qu'une aide financière pour ceux qui souhaiteraient prendre des cours de (re)mise en selle. Le but : encourager un maximum de monde à reprendre le vélo pour éviter une ruée dans les transports en commun lors du déconfinement. Résultat : les ateliers de remise en état sont pleins à craquer dans les magasins de cyclables.Le dispositif coup de pouce vélo a eu un effet immédiat. Pendant les trois jours qui ont suivi l’annonce du gouvernement, nous avons été assaillis d’appels de gens qui voulaient remettre en état leurs vélos pour les utiliser.
De la même manière, certaines communes comme Orléans ou Chalette-sur-Loing versent une aide de 15% à 25% du prix d'achat aux habitants qui souhaiteraient acquérir un vélo électrique.
Des aides qui ne s'appliquent cependant pas à l'achat ou à la réparation de scooters et motos, ce qui pourrait expliquer le retard qu'a pris ce marché par rapport à celui des vélos et trottinettes. Eric Toublanc, gérant de la boutique All Bike à Tours, constate que ses ventes n'ont pas augmenté depuis l'année dernière : "Pour le moment, on fait le même chiffre d’affaire que les autres années. Les gens ne sont pas plus venus qu'à la normale, surement aussi parce qu’ils ont perdu du pouvoir d’achat à cause du confinement."
Aujourd'hui pourtant, un scooter coûte le même prix qu'un vélo électrique. Eric Toublanc admet tout de même être débordé depuis le 11 mai, surtout par les sollicitations de ses clients habituels, privés de moto durant le confinement.
Une situation propice aux deux roues
Pas étonnant que les deux roues aient le vent en poupe depuis quelques semaines : les adeptes en ont été privés durant des semaines, et retrouvent enfin le plaisir des sensations post-confinement. "La moto et le scooter restent un loisir, et les gens n’avaient pas le droit de sortir pour le plaisir pendant le confinement, c'est pourquoi nous avons eu très peu de clients", constate Eric Toublanc. Durant le confinement, le gérant n'a été solicité que par les livreurs de pizzas et autres professionnels.Des habitués qui, comme les novices, profitent de la météo estivale et de la hausse des températures pour effectuer un maximum de déplacement en deux roues. Un besoin de grand air d'autant plus ressenti après deux mois d'enfermement.
De nouvelles habitudes de déplacements sont également apparues avec la crise sanitaire. En effet, depuis le déconfinement, une grande partie des salariés en télétravail ont dû regagner leurs bureaux et multiplier leurs déplacements quotidiens. Beaucoup craignent encore cependant de prendre des transports en commun où la propagation du virus serait favorisée, c'est pourquoi ils se tournent aujourd'hui vers le deux roues.
Spécialisé dans l’électrique, Franck Bonneau a été surpris par le nombre de nouveaux clients cherchant à acheter un vélo plus traditionnel, tout aussi plébiscité : "Nous avons eu énormément de demandes pour des vélos classiques. Dans la région, on a vraiment une population urbaine très demandeuse depuis la fin du confinement". Un marché de plus s'offre alors au gérant d'Altermove.
Mais dans le Centre-Val de Loire, le marché des vélos de seconde main est lui aussi promis à un brillant avenir. Sur Leboncoin, une annonce par minute est publiée en moyenne depuis le 11 mai.