Rendez-vous politique à haute valeur polémique, le congrès du Front National s'est tenu hier soir à Lille.
Ce week-end, le parti d'extrême-droite Front National a tenu à Lille son XVIème congrès. Il devait être celui de la refondation, il a pourtant quelques airs de retour aux sources.
Rendez-vous à haute tension
Le climat, d'abord, était particulièrement propices aux polémiques. Le parti a d'abord déchu Jean-Marie LePen de son titre de président d'honneur du parti, sa dernière arme pour mettre le boxon dans les affaires de sa fille Marine. Très remarquée également, la présence de Steve Bannon. Représentant de l'ultradroite américaine, ancien conseiller de Donald Trump, il est aussi extrêmement proche du tristement célèbre Kux Klux Klan.
Dernière échauffourée autour du congrès, l'altercation supposée du numéro 2 du Front National de la jeunesse, Davy Rodriguez, avec le vigile d'un bar lillois. Il lui aurait adressé des injures racistes, ce qui lui a valu d'être suspendu à titre provisoire. Il nie catégoriquement les faits.
Nomination, réactions... Et chez nous ?
La grande gagnante régionale, c'est Mathilde Paris, nommée au bureau national du FN. Elle l’une de 16 conseillères régionales FN du Centre Val-de-Loire et conseillère municipale à Blois. Elle a évidemment remercié la présidente de son parti.
Un immense merci à Marine Le Pen de m'avoir choisie comme membre du nouveau bureau national, je me battrai pour que nous parvenions à la victoire ! #CongresFN2018 #RassemblementNational
— Mathilde PARIS (@MathildePARIS41) 11 mars 2018
Sur le sujet très accrocheur du changement de nom du parti, les réactions ne se sont pas non plus faites attendre. Marine Le Pen a proposé notamment le nom de "Rassemblement National". Rien de nouveau à l'extrême-droite, a voulu rappeler Marc Fesneau, président du Modem régional et député du Loir-et-Cher.
Pour rafraîchir nos mémoires. Ne manque que le mot populaire...Ni rassembleur, ni défenseur des intérêts nationaux, l’histoire l’a toujours montré mais parfois l’histoire se répète ... à nous d’écrire une autre histoire. Au service du peuple @GroupeMoDem https://t.co/cfKwHBrqSv
— Marc Fesneau (@MFesneau) 11 mars 2018
Le nom est en effet inspiré d’un parti qui a existé entre 1941 et 1944, ouvertement fasciste et favorable à la collaboration avec le régime nazi. C'était également la bannière du groupe parlementaire frontiste à l'Assemblée nationale entre 1986 et 1988 et le nom du parti de Jean-Louis Tixier-Vignancour, dont Jean-Marie LePen avait soutenu la campagne en 1965.
Ironie de l'histoire : le nom est déjà pris par un parti qui se revendique de la droite gaulliste et son propriétaire, Igor Kurek, n'a pas l'intention de le céder !
Plus léger, le maire LR de Chateauroux Gil Avérous a préféré moquer le parti frontiste sur le terrain virtuel, en rappelant à Marine Le Pen l’existence du moteur de recherche français Qwant. La présidente du FN s'est en effet demandé - à 15h46 selon le très précis déroulé du Parisien - pourquoi il n'y aurait pas "un google français".
Marine Le Pen, dans son discours au congrès FN, dit à l'instant : "Pourquoi il n'y a pas de Google français ? " Au Front National ils sont toujours en retard... Le "Google français" existe depuis 5 ans et s'appelle @Qwant_FR : https://t.co/OySrTibY0F pic.twitter.com/Q3FxoAiBv9
— Gil Avérous (@GilAverous) 11 mars 2018
Le bilan de ce rendez-vous politique mouvementé, c'est peut-être le jeu d'équilibriste entre vitrine de dédiabolisation et volonté de décomplexer la droite dure. Pour mémoire, Steve Bannon a conclu son discours sur ces mots : "Laissez-les vous appeler racistes, xénophobes ou nativistes. Portez-le comme un badge d’honneur."