Emmanuel Macron s'adressait à la nation ce 10 décembre. Il a annoncé une série de mesures, sinon révolutionnaires, au moins fortes, et qu'il espère rapides.
Ce 10 décembre, Emmanuel Macron s'adressait aux Français, alors que le mouvement des "gilets jaunes" se poursuit sans faiblir depuis le 17 novembre. C'est une image d'homme solennel, fort, mais aussi conscient de l'enjeu, qu'à voulu donner le président de la République.La main de fer et le gant de velours
Les premiers mots de son discours ont été pour dénoncer les casseurs et responsables politiques "dont le seul projet était de bousculer la République". "Aucune colère ne justifie qu’on s’attaque à un policier, à un gendarme, à un commerce ou à un édifice public" a déclaré le président, qui n'a en revanche pas évoqué les victimes de violences policières.
"Nous voilà ensemble au rendez-vous de notre pays, et de notre avenir" a lancé d'emblée le chef de l'Etat. Il a renouvelé ses regrets de n'avoir pas su s'adresser à la détresse de certains Français, disant avoir pu "donner le sentiment que ce n'était pas [s)on souci".
S'il n'a pas voulu se dédouaner de toute responsabilité, il a analysé cette crise comme le résultat de "40 années de malaise qui ressurgissent".
Les annonces de l'exécutif
Estimant être allé "trop lentement", notamment sur les problématiques liées au travail, Emmanuel Macron a fait un certain nombre d'annonces fortes, à défaut d'être innovantes.
- Une augmentation surprise du Smic, des "100 euros par mois" dès 2019
- La défiscalisation des heures supplémentaires, une mesure qui avait été supprimée par François Hollande
- L'annulation de la hausse de la CSG pour les retraités qui touchent moins de 2000 euros par mois
- Une demande "aux employeurs qui le peuvent" de verser une prime de fin d'année à leurs employés, là aussi défiscalisée
- Le maintien de l'ISF tel que réformé en début de quinquennat
- L'annonce d'une loi électorale qui prendrait notamment en compte le vote blanc
- L'étendue de la concertation nationale annoncée par Edouard Philippe
Des annonces dont on attend de savoir comment elles vont être appliquées, puisque la question du financement de ces mesures n'a pas été évoquée.
"Nous ne reprendrons pas le cours normal de nos vies", a assuré le chef de l'Etat, qui a estimé que la crise actuelle constituait "un moment historique pour notre pays".