Au premier tour de l'élection présidentielle, la candidate du Rassemblement national est arrivée en tête dans un large nombre de communes rurales et de petites villes. Comment s'en est-elle sortie ce 24 avril ?
Retour aux urnes ce 24 avril : les électeurs ont tranché entre Emmanuel Macron, le président sortant, et la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen, en lice pour sa troisième tentative de s'installer à l'Élysée.
Au-delà des résultats nationaux, comment a voté la région Centre-Val de Loire, dont les campagnes ont favorisé Marine Le Pen au premier tour, tandis que les grandes villes et leurs périphéries hésitaient entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon ? Retrouvez ci-dessous les communes qui ont choisi la candidate de l'extrême-droite.
Une dynamique de longue haleine
Depuis 2007, le score du RN n'a cessé de progresser en Centre-Val de Loire, de la même manière qu'en France. Pourtant, le parti de Marine Le Pen ne bénéficie généralement que d'un rapport des voix limité : en 2017, avec 23,08% dans la région et 21,30% au national, elle ne progresse que jusqu'à 36,69% en Centre-Val de Loire et 34,2% sur le reste du territoire. Pas assez pour défaire l'ancien ministre de François Hollande.
Mais les dynamiques qui avaient présidé à l'élection de 2017, qui a vu imploser les partis traditionnels, se sont encore renforcées en 2022.
Si la région avait voté majoritairement Emmanuel Macron, les disparités se faisaient sentir en fonction des communes. Ainsi, les grandes villes avaient boudé Marine Le Pen, qui fait ses plus mauvais scores à Tours (21,18%) et à Orléans (20,71%), mais avait reçu davantage de suffrages à Vierzon (39,08%) et Montargis (33,61%). De plus petites communes, comme Courtenay dans le Loiret (52,2%) et Tremblay-les-Villages en Eure-et-Loir (54,27%), ont même placé la candidate du RN en tête.
Au lendemain du second tour, le paysage politique français avait des allures de tripartisme, entre le centre reconstruit du président sortant, la gauche cristallisée autour de Jean-Luc Mélenchon et l'extrême-droite de Marine Le Pen. Avec seulement deux places au second tour, l'inconnue majeure de cette élection a donc été le vote des électeurs de gauche, tentés à la fois par l'abstention et le vote barrage.