CARTES. Réchauffement climatique : ce qui attend le Centre-Val de Loire en 2100

L'Agence européenne de l'environnement a diffusé ce lundi 10 février le résultat de projections d'ici la fin du siècle. De nombreuses régions d'Europe devraient être confrontées à un accroissement des risques climatiques. Le Centre-Val-de-Loire ne fait pas exception. 

C’est un tableau bien sombre, et un cri d’alarme. L’Agence européenne de l’environnement (EEA) a publié ce lundi 10 février une série de cartes modélisant l’impact du changement climatique en Europe d’ici la fin du siècle. Selon cette synthèse de ses précédents rapports, le Centre-Val-de-Loire ne devrait pas être épargné dans les décennies à venir, quel que soit le scénario retenu par l’agence.
 


"Le changement climatique se produit aujourd'hui et s'aggravera à l'avenir, prévient l’EEA, même si les efforts mondiaux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre s'avéreraient efficaces. Toutefois, les conséquences seront beaucoup moins graves si les efforts de réduction des émissions parviennent à maintenir l'augmentation de la température mondiale bien en dessous de 2 °C (comme l'exige l'accord de Paris)."
 
L’EEA compare ainsi les conséquences de plusieurs hypothèses, d’un scénario dit "d'émissions basses", où l’augmentation des températures reste en dessous de ce seuil en 2050, à celui de "fortes émissions", qui implique une hausse d’environ 3°C à la même date.

Pluies et feux

Les précipitations importantes sont l’un des premiers facteurs des brusques inondations. Sur ce premier front, le Centre-Val-de-Loire partage la situation de la moitié nord de la France. Entre 2071 et 2100, ces épisodes pourraient gagner de l'ampleur : de 15 à 25% sur la période hivernale par rapport à la même période au siècle précédent.
 

Quant aux feux de forêts, notre région est l’une de celles où le risque relatif s’apprêterait à bondir : au-delà de 40% pour une partie sud de la région dans le pire scénario envisagé. Mais "le danger d'incendie absolu reste le plus élevé en Europe du Sud", nuance le rapport, qui rappelle que la prévention des incendies et leur gestion efficace peuvent "réduire considérablement" ces épisodes.
 


Des sécheresses plus fréquentes


Selon l’étude de 2017 citée par l’agence, c’est "l’une des catastrophes naturelles avec le plus de conséquences" : la sécheresse est aujourd’hui déjà un sujet récurrent de préoccupation dans la région. La fréquence de ces épisodes devrait encore augmenter entre 2041 et 2070. Dans le cas d’"émissions modérées", le nord et l’est de la région seraient particulièrement concernés (voir carte).
 

Or, "les conséquences du changement climatique, notamment l'augmentation des sécheresses, affectent la production agricole, le commerce et, en fin de compte, les prix des produits agricoles et les revenus des agriculteurs", souligne l’EEA. Sans adaptation des cultures (changement de variétés, de calendrier des semis, optimisation de l’irrigation…), le rapport estime qu’il pourrait se traduire par une perte de 0,5 à 10% des revenus pour les agriculteurs de la région.
 
Alors que la Commission européenne a fait d’un "green deal" l’un de ses sujets-phares, l’EEA plaide pour la mise en place de mesures adaptées à chaque contexte régional et aux risques climatiques qu’il comporte. Leur réduction "nécessite des actions ciblées pour s'adapter aux effets du changement climatique, en plus des actions visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre", affirme-t-elle. L’an dernier, les températures moyennes dans nos six départements ont dépassé la normale d'au moins un degré, selon les données de Météo-France.
 
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