Le gouvernement demande aux entreprises de privilégier le télétravail. Lorsque ce n’est pas possible, elles ont l’obligation de protéger les salariés sur leur poste de travail. En Centre-Val de Loire, ce ne serait pas toujours le cas.
La Blanchisserie blésoise reçoit depuis plusieurs semaines le linge contaminé d'hôpitaux parisiens. Des sacs rouge avec la mention « contaminés » sont acheminés sur des chariots transportés dans des camions depuis les hôpitaux jusqu’à sa destination finale, la blanchisserie. Au total ce sont 25 tonnes de linge provenant de 15 hôpitaux parisiens.
Un protocole strict de gestion du linge, mais les chariots ?
Jean-Luc Leroy, directeur de l’entreprise, met à disposition des masques, des gants, du gel hydroalcoolique. Les salariés sont protégés. Le linge arrive dans un pack contaminé avantg d'être lavés à deux reprises. Pendant ce temps, les chariots sont décontaminés. Pour un salarié, le processus devrait être inversé.Avant le rachat de l’entreprise, on nous demandait de désinfecter les chariots dans un tunnel, dans un sas de décontamination. Aujourd’hui les chariots sont vidés en zone sale et le linge trié, puis les chariots sont réexpédiés tel quel dans la zone propre où le linge nettoyé est rechargé puis livré.
Éric Gondy, secrétaire général Force Ouvrière Loir-et-Cher précise :Le linge de la Salpêtrière est sans doute contaminé par le coronavirus et nos chariots aussi. On a un collègue qui présente actuellement les symptômes du coronavirus et il reviendra travailler. Les salariés sont dans la crainte, ils ont la pression de la direction, ils ont peur et ne réagissent pas.
La Blanchisserie est réquisitionnée, elle ne pourra donc pas fermer. Les linges des hôpitaux franciliens comme La Pitié-Salpêtrière, Sainte-Anne et Vaugirard, à Paris, mais aussi l’hôpital du Kremlin-Bicêtre, sont traités chaque jour.On a alerté la direction comme la préfecture pour mettre en place des protocoles ici et dans d’autres usines mais je n’ai eu aucun retour.
Autre situation dans le Loir-et-Cher, SITEL groupe en télécommunication, 12 sites, 6000 salariés répartis dans toute la France. Le site de Blois compte aujourd’hui 2 cas de coronavirus.
Contacté par téléphone, Chloé Beauvallet, Directrice générale SITEL, avoue faire le maximum pour protéger les salariés et doit gérer avec ses directeurs de sites les inquiétudes grandissantes.
Un plateau du site de Blois a été décontaminé suite à des cas de coronavirus, le nettoyage s’est fait à plusieurs reprises. Les portiques restent ouverts afin d'éviter les contacts avec les portes. Les salariés encore présents doivent maintenir la distance de sécurité, garder leur propre casque et manger, si possible, devant leur poste.C’est une situation stressante. La seule vraie obligation, c’est de pouvoir maintenir ouverts nos sites avec des règles de sécurités qui permettent au personnel de venir travailler dans des conditions qui protègent leur santé.
« C’est contradictoire, maintenir une activité et demander le confinement », la directrice se réfère à ce que réclame le gouvernement. En clair maintenir l’activité relation client à distance. Le groupe SITEL n’a pas la possibilité de fermer ses activités,
À ce jour la moitié des salariés du groupe est en télétravail.on travaille pour le Ministère de la santé (numero vert Covid), des opérateurs télécom, des banques, énergéticiens.
« Nous on n'a pas le pouvoir de demander la fermeture d’une entreprise »
Pour Nadia Rolshausen, Responsable du pôle travail à la Direction interministérielle, des entreprises, de la concurrence, du travail et de l'emploi (Direccte) Centre,La Direccte a préparé un guide pour conseiller les entreprises :l’employeur doit évaluer les risques et mettre en place les mesures de préventions. S’il y parvient l’entreprise reste ouverte, sinon il en tire les conséquences et demande une activité partielle.
- Quelles mesures prendre si un de mes salariés est contaminé ?