A l'occasion des journées nationales de la prévention du suicide nous vous proposons de découvrir les moyens mis en oeuvre en région Centre-Val de Loire pour éviter des drames estimés à plus de 160 chaque année en France
"Un agriculteur s'est suicidé tous les deux jours en 2016, un taux supérieur de 20 % au reste de la population". Cette affirmation appartient au sénateur Les Républicains d'Eure-et-Loir Gérard Cornu, s'adressant début 2017 au ministre de l'agriculture pour lui demander des mesures urgentes.
Des dispositifs de prévention existent partout en France depuis 2011, grâce à la volonté du ministre de l'agriculture de l'époque, Bruno Lemaire.
Ils concernent essentiellement deux acteurs majeurs, la MSA, la mutualité sociale agricole et les chambres départementales d'agriculture.
En Centre-Val de Loire deux caisses du régime de protection sociale agricole MSA, Berry-Touraine et Beauce-Coeur-de-Loire, couvrent le territoire régional. Elles ont mis en place un dispositif innovant, basé sur un maillage des départements par les salariés et les élus de la MSA, pour prévenir les éventuels passages à l'acte d'agriculteurs en détresse.
Les chambres d'agriculture servent de relais à cette action sociale en formant leurs salariés et leurs élus à détecter des situations à risque.
Dans le Loiret une action menée conjointement avec le conseil départemental a permis d'inscrire gratuitement des centaines d'exploitants aux GDA, groupements de développement agricole, qui procurent des soutiens techniques et permettent surtout de briser l'isolement de certains paysans.
Un dispositif "Loiret Ecoute Active" a offert 600 audits de fermes, avec ou sans difficultés majeures, pour explorer les meilleures pistes d'avenir économiques adaptées à chacun.
Ces différentes interventions portent leurs fruits mais, la situation économique agricole restant très fragile dans plusieurs secteurs, les risques de suicide sont aujourd'hui encore très élevés dans le monde agricole.