Le confinement est une période particulière pour chacun. Les Youtubeurs de la région ne font pas exception à la règle, et doivent parfois adapter tant leur emploi du temps que leurs contenus à la situation sanitaire.
Depuis deux semaines, certains "influenceurs" de la région redoublent d’imagination pour proposer à leurs abonnées des contenus adaptés au confinement. Comme tout le monde, ces travailleurs du net voient leurs habitudes chamboulées et de nouvelles contraintes apparaitre.
Des stratégies diverses
Face à cet événement exceptionnel, certains youtubeurs ont décidé de produire des vidéos propres à la période. Alors que Quentin Cougnot (QUENTIN sur Youtube) propose à ses abonnés des astuces pour avoir le meilleur bureau de confinement, Malcolm Lacampagne (Apprentissagenatation), maître nageur à la piscine d’Olivet, a mis en ligne des cours de sport pour continuer à s’entrainer hors du bassin.De son côté, la désormais orléanaise Shalize Giane Curier (Misstomadame) a publié des recettes vegan « spéciales confinement ». Cette youtubeuse se lance dans une série de vidéos pour l’occasion : « j’ai décidé de faire des vidéos adaptées à la période parce que ça me semble important d’occuper les gens qui restent à la maison et je pense que ça les intéresse. » Libérée de son activité professionnelle à cause du confinement, Shalize Giane Curier peut désormais consacrer beaucoup plus de temps à sa passion pour Youtube qu’à l’habitude. Shalize Giane Curier et son mari présentent leurs recettes de confinement
À l’inverse, certains professionnels du web se lancent le défi de faire oublier le confinement au public le temps d’une vidéo. C’est le cas de Nota Bene alias Benjamin Brillaud, youtubeur tourangeaux suivi par plus de 1 600 000 adeptes : "je n’ai pas forcément de bonne solution à proposer. Moi, j’ai décidé de rester sur le planning que j’avais fixé avant le confinement pour permettre à mes abonnés d’avoir une chaîne échappatoire et de s’évader pendant quelques minutes dans cette période compliquée" explique ce féru d’histoire. Pour lui, Youtube reste le moyen d'oublier les tracas du quotidien, surtout en cette période qu’il qualifie d'"anxiogène".
Alors que la plupart des français restent enfermés chez eux toute la journée, les audiences des vidéos Youtube devraient logiquement augmenter.
La jeune américaine a gagné d'autant plus d'abonnés ces dernières semaines que le début du confinement à coincidé avec le lancement de vidéos en français, langue à laquelle elle ne s'exerçait jusqu'ici que dans le cercle privé.Tout le monde est sur son téléphone en ce moment, il y a donc plus de gens qui regardent mes vidéos, et c’est le moment d’en faire davantage pour occuper les gens qui restent chez eux. analyse Shalize Giane Curier
Si les audiences augmentent du côté des youtubeurs ayant fait le choix de parler du confinement, la situation semble bien différente pour ceux qui ont pris le chemin opposé.
"Nous sommes plusieurs à constater que nos chaînes ne font pas plus d’audience depuis le début du confinement. Tout ce qui touche au coronavirus fonctionne très bien en ce moment sur Youtube, alors que le reste fait moins de vue de d’habitude", confie Benjamin.
Un écart probablement lié à l’effet de curiosité et qui viendra sans doute à s’estomper au cours du confinement.
Informer les internautes
La plupart des youtubeurs locaux adeptes des vidéos de confinement on fait le choix de divertir au maximum les internautes avec des contenus humoristiques ou motivants. Shalize Giane Curier, quant à elle, décide de ne pas se cantonner au divertissement.Cette expatriée américaine profite de l’occasion pour informer ses abonnés d’outre-atlantique et prévoit une vidéo en anglais dans laquelle elle expliquera la situation de la France pendant l’épidémie : "il y a beaucoup de différences entre le confinement en France et certains états des Etats-Unis. Ma mère peut encore sortir faire les magasins ou travailler [ndlr : la mère de Shalize réside en Floride], alors beaucoup d’américains pensent que le confinement à la française est une invention, une fake news." Avec sa vidéo, l’orléanaise originaire de Floride espère sensibiliser l’essentiel de ses abonnés américains.
Un confinement compliqué pour tout le monde
Si le confinement est une période difficile à gérer pour la plupart des gens, les "influenceurs" sont eux aussi confrontés à des contraintes professionnelles un peu hors du commun.Contrairement à ce que beaucoup imaginent, le travail des vidéastes ne se résume pas à le une caméra et une connexion internet. Benjamin Brillaud ne cache pas ses difficultés à travailler dans de bonnes conditions pendant le confinement.
Comme beaucoup de ses confrères, ce trentenaire féru d’histoire finance en partie son activité par des sponsorisations. En clair, il aborde en vidéo des thématiques qui peuvent participer à la communication de certaines marques : "nous travaillons avec d’autres entreprises qui nous sponsorisent. A l’heure actuelle, certaines activités sont à l’arrêt, et il faut discuter avec nos partenaires pour voir s’ils veulent toujours diffuser nos annonces pendant cette période".
Des partenariats pourtant nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise du Tourangeaux, qui compte aujourd’hui cinq employés.Nota Bene et son sponsor La Poste ont décidé de maintenir leur partenariat durant le confinement afin de divertir le public
Autre difficulté ressentie par l’équipe de Nota Bene : la pression accrue exercée par le public. Sur les réseaux sociaux et sous ses vidéos, Benjamin Brillaud remarque de plus en plus de commentaires lui réclamant une vidéo par jour durant tout le confinement.
Une exigence à laquelle le youtubeur ne va pas pouvoir répondre : "beaucoup pensent que le confinement est plus facile à vivre pour nous mais c’est une idée reçue. J’ai une famille, mes enfants sont eux aussi à la maison en ce moment, et comme tout le monde je suis préoccupé par la situation. Personnellement, il m'arrive donc d’être moins performant durant le confinement qu’en temps normal."
Comme beaucoup de créateurs de contenu, Nota Bene a déjà dû reporter quatre tournages en extérieur initialement prévus pour le mois d’avril.