Suivez l'idée ! Depuis quelques années, Berry Énergie Bocage fédère des agriculteurs pour entretenir les haies des exploitations. Le bois récupéré est ensuite valorisé pour alimenter les chaufferies locales.
Depuis un hangar de Saulzais-le-Potier où sont stockées des montagnes de copeaux de bois, Mathieu Accolas, président de la SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) Berry Énergies Bocage, contemple la campagne.
Le regard clair, il se souvient précisément du cheminement qui l'a mené, lui et une poignée d'agriculteurs, à imaginer un projet d'entreprise qui valoriserait le bois des haies et des arbres présents sur les exploitations.
Mathieu Accolas, président de la société, nous explique le concept :
L'histoire est longue et nécessite un petit retour dans le temps : « Tout cela suit l'évolution de la campagne. Avant, les haies et les arbres étaient bien présents et entretenus sur les exploitations. Mais, dans les 1980, tout a été arraché. Plusieurs raisons à cela : il y a eu l'agrandissement des exploitations et pour que le matériel passe, on a souvent dû arracher ou aménager les fermes », explique Mathieu Accolas.
Il poursuit : « Avant que tout soit arraché, le bois était consommé localement et souvent même auto-consommé. Et puis est arrivé le pétrole moins cher et beaucoup d'agriculteurs se sont équipés en chaudières au fioul ». Le bois, et son entretien sur les exploitations n'ont alors plus d'utilité.
Nous avons commencé notre réflexion en 2007-2008. Au début, pour moi, c'était juste l'idée de valoriser le bois que j'avais sur ma ferme. Je voyais bien que je n'arrivais pas à entretenir le linéaire comme j'en avais envie. Donc, on s'est réunis avec d'autres agriculteurs pour se demander ce que l'on pouvait faire.
À cette époque, le fioul est cher et beaucoup de chaudières à bois sont installées. Le déclic a lieu : valoriser le bois présent sur les exploitations pour s'en servir comme bois de chauffage, motivant ainsi les agriculteurs à entretenir les haies et les arbres, voire à les refaire pousser.
Depuis cette idée, bien des étapes ont été franchies et le projet est devenu une véritable entreprise fonctionnant très bien, ce dont Mathieu Accolas se félicite : « Pour moi, c'est important, je suis né ici, le Bas-Berry me tient à cœur. Et là, c'est un vrai projet de ruralité qui est mené : économie durable, accroissement de la biodiversité, et non-délocalisable ».
Le saviez-vous ?
Le chêne est l'essence dominante en Berry. Il offre des grains très fins, bien valorisés par les bois de tranchage et de tonnellerie.
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