Le "Black Friday", tradition commerciale importée des Etats-Unis, n'intéresse pas tous les commerçants. A Bourges, certains ont refusé de proposer des promotions à leurs clients, vendredi 29 novembre.
Perrine Tollitte avait une petite appréhension. Lorsqu'elle a communiqué sur les réseaux sociaux jeudi sur son envie de ne pas participer au Black Friday, la gérante de Ma Boutique Au Naturel à Bourges, craignait de ne pas être comprise. Sa prise de position a finalement trouvé un certain écho, de quoi la soulager. Elle n'a bradé aucun de ses produits vendredi 29 novembre, jour de Black Friday, opération commerciale de grandes promotions importée des Etats-Unis.
"Le Black Friday ne s'inscrit pas dans la démarche du magasin. Nous, on vise le zéro déchet, le minimalisme", se justifie la commerçante, qui ne cautionne même pas le Green Friday, pratique qui consiste notamment à reverser une partie du chiffre d'affaires au profit d'associations engagées pour une consommation responsable. "Cela pousse à une consommation liée à une envie ou un besoin."
"Triez, réparez, revendez et recyclez"
Mickaël Rapeau a lui affiché son boycott devant la devanture de sa boutique, La Bovida. Sur l'affiche verte, on peut lire : "Le Black Friday, c'est fini. Le vrai coût de cette journée est social et environnemental. Ce vendredi, triez, réparez, revendez et recyclez ce qui ne vous intéresse plus."
Le gérant, qui fait partie d'un collectif "Make Friday Green Again" rassemblant quelque 700 entreprises, s'explique : "Je suis contre la surconsommation. Déjà, dans mon magasin, nous vendons quasiment que des produits conçus en France. Ce sont des produits de qualité qu'on ne veut pas forcément brader." Ses clients l'ont compris.
En s'opposant au "Black Friday", Perrine Tollitte et Mickaël Rapeau s'assoient sur des retombées économiques - 30 à 40 % de leur chiffre d'affaires pour certaines enseignes - mais qu'importe : ils restent fidèles à leurs principes moraux.