Le palais de justice de Bourges ouvre ce lundi 22 mars le procès pour le meurtre de Mathieu Hocquet, un habitant de Vierzon tué alors qu'il promenait son chien. Un crime macabre, jugé 22 ans après les faits.
Ce crime d'une violence rare a eu lieu le 13 juillet 1999. 22 ans plus tard, le palais de justice de Bourges ouvre le procès de quatre hommes, arrétés et mis en examen à l'été 2018 pour "enlèvement, séquestration et détention arbitraire suivie de mort". Le verdict sera connu d'ici une à deux semaines.
Un crime à caractère homophobe ?
Le 13 juillet, aux alentours de 11 heures, un éleveur découvre le corps de Mathieu Hocquet, 22 ans, près de la ZAC de Sologne à Vierzon. Selon plusieurs témoins, le jeune homme avait été vu pour la dernière fois dans le centre de Vierzon en train de promener son chien le 12 juillet, rue Victor Hugo en centre-ville. Le Berry Républicain racontait l'année dernière qu'il rejoignait le square Lucien-Beaufrère, un lieu "jadis réputé pour les rencontres homosexuelles".
Le corps de la victime présentait des blessures par arme blanche. Selon nos confrères de Marianne, "l'autopsie atteste de la violence de son agression et révèle une large plaie sur le crâne occasionnée par une pierre et de multiples lésions sur le reste du corps". Qui plus est, un bâton ensanglanté et une grosse pierre sont retrouvés à proximité du corps. Il aurait donc été battu à mort.
La piste d'un meurtre homophobe était alors envisagée, au même titre que celle de la drogue. Une reconstitution est organisée, en vain. L'affaire sera par la suite classée comme non élucidée.
Un appel anonyme éclaire les enquêteurs... en 2017
En 2017, un appel anonyme est passé à la police judiciaire d'Orléans. Le témoin donne des informations clés : il décrit l'enlèvement de Mathieu Hocquet. Il donne aussi le nom des quatre personnes impliquées dans ce crime : Cyril B., Samir B., Bouchaib M. (déjà condamné pour violence avec arme ayant entrainé la mort sans intention de la donner, six mois après le meurtre de Mathieu Hocquet) et Driss B. Ils sont agés de 42 à 45 ans.
Mis en examen sous la même qualification, le procureur de Bourges de l'époque, Joël Guarrigue, affirmait que "leur degré d'implication devrait être déterminé" par l'enquête. Contrairement aux hypothèses évoquées précédemment, l'enquête s'oriente à présent vers un mobile crapuleux. Au moment des faits, Mathieu Hocquet travaillait dans une enseigne de restauration rapide de Vierzon et, selon une hypothèse avancée, aurait été attaqué pour récupérer la recette de l'établissement qui l'employait.
Si Cyril B. est déjà passé aux aveux, les trois autres accusés "nient farouchement les faits" selon Maître Fleurier, l'avocat de Driss B. Ils risquent tous la réclusion criminelle à perpétuité.