En 2015, la grand-mère d'Armelle Paris décède dans son lit à la maison de retraite de Mehun-sur-Yèvre, dans le Cher. 10 mois plus tard, une aide-soignante délivre une toute autre version sur la cause de la mort. Armelle a porté plainte auprès du procureur de la République.
"Mourir dans son lit, on le souhaite à n'importe qui. C'est la plus belle des morts", reconnait Armelle Paris, une habitante de Bourges. Le 1er décembre 2015, la maison de retraite de Mehun-sur-Yèvre l'appelle pour lui annoncer le décès de sa grand-mère, morte dans son lit, pendant son sommeil.Une chute dissimulée
Mais 10 mois plus tard, une agent du service hospitalier (ASH) contractuelle dans cet EHPAD au moment du décès, remet en cause cette version officielle. Elle annonce à Armelle Paris que sa grand-mère serait en réalité décédée après avoir chuté de son lit.
"Elle nous dit que ma grand-mère serait tombée, qu'elle l'a trouvée la tête au sol, les jambes en l'air prises dans le bas-flanc du lit qui était défait à la tête de lit. Et elle l'a retrouvée décédée dans cette position là", rapporte la jeune femme.
L'ASH dit que c'est la directrice qui a interdit de le dire à la famille.
Le soir du décès, Armelle Paris se rend auprès de la dépouille de sa grand-mère, accompagnée de sa tante. Infirmière et déléguée syndicale à l'hôpital de Bourges, elle remarque des tâches rouges sur le haut du crâne de la vieille dame et comprend qu'il s'agit de pétéchies, causées par des micro-hémorragies. Sa tante les prend en photo. "J'ai fait part à ma famille de mon interrogation au sujet de ces traces (...). Puis nous n'en avons plus parlé, étant dans la peine de ce décès."
Deux autres membres du personnel, présents la nuit du décés, confirment la version de l'agent hospitalier.
Une plainte déposée
La directrice de l'EHPAD de Mehun-sur-Yèvre n'a pas souhaité s'exprimer, en expliquant que cela dépendait de l'Agence Régionale de Santé. Quant à l'ARS, elle confirme qu'une enquête interne avait été ouverte mais assure que le dossier est désormais clos. Aucune information supplémentaire ne sera communiquée, la période de réserve électorale oblige, avance l'agence.
Armelle Paris estime que la responsable de l'EHPAD a porté atteinte à la dignité de sa grand-mère. Elle a déposé plainte auprès du procureur de la République de Bourges.