Inflation : pour aider les étudiants, un poissonnier de Bourges propose des paniers à 10 euros

La hausse des prix de l'alimentaire touche aussi le rayon poissons. Pour aider les jeunes à découvrir des produits frais et sortir de la malnutrition bon marché, un poissonnier itinérant du Cher propose des paniers anti-crise, tous les dimanches sur le marché.

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Il est assez rare de croiser foule de jeunes adultes dans les allées d'un marché un dimanche matin. Mais ce 18 septembre, plusieurs se sont déplacés spécialement pour rendre visite "Au papillon de mère", une poissonnerie itinérante berrichonne basée à Parassy.

Installé tous les dimanches sur le marché de la place Saint-Bonnet à Bourges, le patron a décidé de vendre des paniers anti-crise à destination des étudiants peu fortunés, entre 12h30 et 13h. "Ma belle-fille est étudiante, et on ne lui donne pas de moyens", note Cédric Lepoittevin, expliquant la raison de son initiative. Dans un panier, le commerçant se force à mettre au moins trois pièces de poisson, pour une valeur approximative de 20 euros, qu'il vend à prix fixe : 10 euros. "Il faut savoir si on veut rogner nos marges pour aider son prochain, ou continuer à faire de l'argent pour faire de l'argent", lance-t-il.

Bien manger pour un cerveau en bonne santé

Car l'inflation touche aussi le rayon poisson. "Les prix de nos transporteurs ont été multipliés par cinq ou six", affirme le patron. Forcément, sur les prix, ça fait mal. "Le poisson, de base, c'est cher, donc en tant qu'étudiant, on n'y a pas forcément accès", note Charlotte, étudiante venue se fournir "Au papillon de mère" ce dimanche. 

Flavien, lui, revient de six mois d'études en Pologne, "où le poisson est très peu cher, donc ça fait bizarre quand on revient en France". Lui et plusieurs de ses camarades de l'Insa Centre-Val de Loire (école d'ingénieur à Bourges) sont venus au marché ce dimanche grâce à un professeur, qui avait appris l'initiative de Cédric Lepoittevin dans les colonnes du Berry républicain. "C'est une bonne initiative pour venir au marché, pour découvrir de bons produits", ajoute-t-il. Car, "on le sait, c'est important de bien manger pour avoir un cerveau en bonne santé, enquille Charlotte. Ça change des pâtes qu'on se fait tous les soirs !" Thon, églefin, rascasse, sabre, croquettes de poisson… il y en avait pour tous les goûts.

"Sortir de la nutrition rapide"

Dans sa volonté d'aider les étudiants "à sortir de la nutrition rapide et de leur faire découvrir des produits qu'ils ne connaissent pas", le poissonnier passe du temps à expliquer les recettes possibles à ses jeunes clients. Tous ceux rencontrés ce dimanche par l'équipe de France 3 Centre-Val de Loire le confirment : ils reviendront.

Ce dimanche 18 septembre, Cédric Lepoittevin a écoulé 22 paniers anti-crise, sur présentation d'une carte d'étudiant. Pas mal pour un premier essai. Il ne se fixe pas de limite haute de paniers à vendre, dans la limite de ce qui lui reste sur l'étal. Mais son initiative ne vise pas à refourguer des restes : il assure acheter un petit peu plus de poisson que d'habitude pour remplir ses paniers. 

Propos recueillis par Coralie Pierre et Nathan Filiol

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