Lors du débat pour les municipales à Bourges ce mercredi 27 février, le maire sortant Pascal Blanc et l'ancien député du Parti socialiste Yann Galut se sont achoppés notamment sur la question des transports.
Ils ne passeront pas leurs vacances ensemble. Côte à côte sur notre plateau lors du débat pour les municipales de Bourges, Pascal Blanc et Yann Galut n'ont pas grand chose en commun. L'un, maire sortant, est soutenu par LREM, UDI et le MoDem. L'autre, ancien député du Parti socialiste et proche de François Hollande, est tête de liste de l'Union de la gauche (PS – EELV – gauche républicaine et socialiste – Génération.s – LFI – PCF).
Cette différence n'a pas tardé à se faire sentir mercredi 26 février. Une opposition qui a accaparé le débat, Philippe Mousmy disant même que les deux hommes étaient en pleine "récréation".
Sur le centre-ville
Yann Galut n'a pas tardé à dégainer. Après le constat du maire "des problèmes d'attractivité commerciale" de Bourges malgré un regain ces derniers mois, l'ancien député du Parti socialiste s'en est d'emblée pris à M. Blanc. "On est nombreux à constater que le centre ville a un vrai problème. Le centre ville est déserté, abandonné avec une énorme vacance commerciale. On ne se retrouve pas dans le centre ville." Première pique.C'est sur le développement de commerces en périphérie que la tension a monté entre les deux hommes. Yann Galut trouve "inacceptable que les grandes surfaces se soient développées comme ça à Bourges. Si je suis élu, je stopperai et ferai un moratoire sur le développement des grandes surfaces en périphérie".
Une mise au point s'imposait pour Pascal Blanc : "Moi, maire de Bourges, ça me rappelle "moi, président". Quand on est maire de Bourges, il faut connaitre les dossiers et savoir comment ça fonctionne."
Avant de s'expliquer : "Je ne suis pas sûr que les gens en place dans l’agglomération soient favorables à un moratoire, en particulier la maire de Saint-Germain-du-Puy dont le directeur général des services est sur la liste de Yann Galut." Un dialogue s'installe :
- C'est vous qui le dites, j'ai eu la discussion avec elle, je m'inscris en faux.
- M. Galut, je ne vous ai pas coupé la parole, essayez d’être respectueux pour une fois, ça changera un peu et arrêtez de faire un peu de démagogie.
- Essayez de dire la vérité, M. Blanc.
- Vous êtes bien placé pour le dire.
Sur les soins de santé
Il est désormais question de santé. L'ancien proche de François Hollande se réjouit d'avoir oeuvré à la création d'une maison de santé pluridisciplinaire dans le quartier du Val d'Oron. Galut, d'abord épinglé par l'ancienne candidate PS Irène Félix, se fait reprendre par son meilleur ennemi de la soirée.D'abord sur les chiffres publiés par Galut, notamment sur les patients berruyers qui n'ont pas de médecins généralistes. Selon Galut, 25 000 habitants n’ont pas de médecin traitant à Bourges. Pour Blanc, il est plutôt question de 7 500 patiens, citant la CPAM.
"Les publications de Monsieur Galut, indiquaient 25 000 patients, ce qui n’est pas le cas. C’est beaucoup, mais c’est dans un rapport de 1 à 3." Avant de tacler l'établissement de santé pluridisciplinaire :
La maison du Val d’Oron est un échec. Les SOS médecins sur place ne font pas de soins programmés, donc il ne faut pas le compter comme tel.
Sur les transports
La question d'un bus gratuit à Bourges a augmenté la tension entre les deux candidats. Yann Galut s'est montré en faveur de la gratuité de ce transport en commun, citant les exemples de Châteauroux, Dunkerque ou encore Aubagne :Ce qui s’est fait à Châteauroux est possible à Bourges. Ce sont des choix politiques, et c’est finançable. Et attention, il n’y aura pas d’augmentation d’impôts sur les ménages, parce que nous le savons à Bourges, les impôts ont augmenté de 25 % ces dernières années alors que Monsieur Blanc s’était engagé à ne pas le faire.
Le maire n'a pas nié, il a bien augmenté les impôts des Berrichons. Mais il n'a pas abdiqué, loin de là. "Sur les transports en commun, on voit une fois encore que Monsieur Galut ne connaît pas son dossier, c’est normal. Je connais très bien les maires de Châteauroux et de Niort, ce que je sais de la gratuité, c’est que tout n’est pas transposable."
Sans oublier de tacler Galut : "Il faut arrêter de faire de la démagogie et de raconter des mensonges. Je suis très pragmatique, ce n’est pas respectueux." Lui propose une votation aux habitants de Bourges.
Galut s'est inscrit en faux. Nouvelle passe d'armes :
- Pourquoi proposer une votation là-dessus ? Vous êtes absolument incroyable. Quelle démagogie, monsieur le maire.
- Si c'est vous qui me dites ça, ça me met en valeur.
Les deux politiques, qui ont retenu l'attention, ne s'en sont pas arrêté là. "C’est très clair dans mon projet donc ça veut dire qu’il ne l’a pas lu peut-être parce que mon programme est pragmatique et concret, c’est peut-être ça qui le dérange."
La joute s'est terminée par le malheureux perdant des dernières législatives dans le Cher. "Je n’ai rien compris à ce que vous dites monsieur le maire, vous vous êtes très mal exprimé. Il y a une contradiction totale dans vos propos." Quelques minutes plus tard, c'est ce même Galut qui a terminé le débat.
A t-on assisté à un duel entre les candidats qui seront présents au deuxième tour à Bourges ? Rien n'est figé et aucun sondage n'a donné de tendance pour l'heure. Mais une chose est sûre, le duel entre ces deux-là a retenu l'attention.