La candidate de Lutte ouvrière, qui en est déjà à sa troisième campagne présidentielle, a rassemblé ses 500 parrainages. Ce mardi 22 février, elle est venu prendre le pouls des ouvriers du Cher.
Elle n'est pas bien haut dans les sondages, mais elle est déjà certaine d'être sur la ligne de départ au soir du premier tour de la présidentielle. Nathalie Arthaud, la candidate de Lutte ouvrière, a réussi à rassemblé ses 500 signatures auprès du conseil constitutionnel bien avant plusieurs de ses concurrents dans la course à l'Élysée. Ce mardi 22 février, elle a fait escale au Muséum d'histoire naturelle de Bourges, pour un meeting devant 150 personnes environ.
Si certains membres de l'assemblée sont venus par simple curiosité, d'autres sont des militants de la première heure, habitués des luttes locales. Et s'il faut bien admettre qu'un militant LO "ne vise pas la présidence, [...] on espère quand même faire mieux que lors de la précédente élection", assure une spectatrice à la fin du rassemblement.
Vote utile
Car, selon les derniers sondages, Nathalie Arthaud stagne autour des 0,5-1% d'intentions de vote. Soit dans les clous de ses résultats de 2017 (0,64%) et 2012 (0,56%), mais très loin de la performance de la figure tutélaire Arlette Laguiller en 2002 (5,72%). "Les sondages ne mesurent pas le respect que peuvent avoir les gens, ni combien nos idées portent, analyse la candidate au micro de France 3. J'ai de nombreux remerciements pour ce que je défends, mais ceux qui me félicitent disent qu'ils ont voté utile, c'est le jeu du vote."
Ce respect, elle préfère le mesurer au nombre de parrainages recueillis par sa candidature, alors que Christiane Taubira n'a que très récemment passé, et avec difficulté... les 100 signatures. "Certains disent que c'est plus facile pour Lutte ouvrière, mais nous allons à la force du poignet, nous allons physiquement rencontrer les maires et nous plaidons notre cause", défend Nathalie Arthaud. Pour elle, il est évident que ces maires "ne se retrouvent pas dans toutes les idées qu'on défend", mais "sont attachés au pluralisme, à l'idée du débat d'idées, et sont issus de classes populaires donc sont pour la mise en avant de problématiques comme les bas salaires".
Vote combatif
Et c'est évidemment sur cette longueur d'onde que la candidate a calibré son discours devant les militants. Elle leur a notamment proposé "l'abolition du secret des affaires, rendre public les comptes des grands groupes et les contrats. Et là, on verrait qui se fait des marges royales, et ou aller chercher l'argent" pour augmenter les salaires. Un discours pour les travailleurs, pour susciter chez eux "un vote de combattivité" plutôt qu'un vote "de résignation pour l'extrême-droite ou de l'abstention".
Certains sont déboussolés, ne voient pas comment s'en sortir donc ils regardent [du côté de l'extrême-droite], le vote de la résignation, de l'impuissance. Comme on ne se sent pas capable de demander des comptes à ceux qui véritablement nous exploitent et confisquent les richesses, on va jeter l'anathème contre d'autres travailleurs, contre des plus pauvres.
Nathalie Arthaud, candidate Lutte ouvrière
Un vote d'extrême-droite alimenté par "un Bolloré, un Bouygues, un Bernard Arnault via leurs médias, parce qu'ils ont intérêt à ce qu'on fasse diversion, à ce qu'on parle des immigrés, de religion, de laïcité", pour ne pas "qu'on mette en avant les inégalités". La candidate conclue en condamnant "cette classe capitaliste qui domine le monde, domine la société" et qui "nous mène à la catastrophe à tous les niveaux, avec les inégalités, avec le bruit des bottes, avec cette crise écologique, alors que la société n'a jamais eu autant de richesses et de possibilités", assure-t-elle.
Au-delà de la présidentielle, Lutte ouvrière prépare déjà les législatives. Le parti se dit prêt à présenter des candidats dans toutes les circonscriptions de France.